«On a beaucoup soutenu la création d'entreprises, mais pas beaucoup leur survie» - Jean-Daniel Brisson, de Raymond Chabot Grant Thornton

Publié le 22/06/2013 à 00:00

«On a beaucoup soutenu la création d'entreprises, mais pas beaucoup leur survie» - Jean-Daniel Brisson, de Raymond Chabot Grant Thornton

Publié le 22/06/2013 à 00:00

Selon vous, une consolidation des entreprises québécoises est devenue nécessaire. Pourquoi ?

Il y a très peu d'intégrateurs au Québec, des entreprises de taille moyenne capables de faire le pont entre les grands donneurs d'ordres et les petites entreprises. C'est frappant dans l'industrie de l'aéronautique. D'un côté, il y a Pratt & Whitney, Bombardier et Textron, et, de l'autre, de petites «boutiques» très spécialisées. Entre les deux, rien, sinon Héroux-Devtek. Il faudrait beaucoup d'autres Héroux dans tous les secteurs. C'est comme en hydroélectricité : après Hydro-Québec, qu'est-ce qu'il y a ? Avec la mondialisation, les gros donneurs d'ordres font affaire avec une multitude d'entreprises du monde entier, qu'ils ne connaissent pas. Pour s'assurer de leur compétence, ils ont mis en place des processus d'approbation lourds et coûteux, trop en fait pour les PME. Au point que même nos PME ne sont plus capables de faire affaire avec le gouvernement du Québec !

Comment peut-on favoriser la création d'intégrateurs ?

On a beaucoup soutenu la création d'entreprises, mais on ne s'est pas beaucoup soucié de leur survie. Le cas de l'industrie de la biotechnologie est flagrant : à une certaine époque, on a créé au Québec beaucoup de petites biotechs, mais où sont-elles passées aujourd'hui ? La mentalité des dirigeants de PME de vouloir être dominants au Québec est dépassée, parce que les entreprises étrangères veulent aussi leur part de notre marché. Alors, nous devons aller prendre une partie de leurs marchés. Et pour cela, la commercialisation représente un énorme défi ; il faut dépasser le stade du kiosque dans une exposition commerciale à l'étranger, comme avoir un bon plan de commercialisation ou s'assurer d'avoir le meilleur réseau de distribution pour ses produits ou services.

La délocalisation des emplois dans les pays en émergence est une question délicate en Occident. Mais votre opinion à ce sujet diffère de celle de la population en général. Expliquez-nous.

Il faut accepter que nos gouvernements et nos institutions aident des entreprises qui créent des emplois à l'étranger. Si ça permet à ces entreprises de devenir plus efficaces, ça va nous revenir un jour. De la même façon, il faut accepter que des entreprises québécoises qui auraient reçu des subventions du gouvernement fusionnent, même si ça entraîne une rationalisation, si ça rend ces entreprises plus concurrentielles. Le regroupement ou la consolidation de PME québécoises est essentiel pour relever les défis que pose la mondialisation. Il faut soutenir la formation d'intégrateurs, même si ça se traduit par des pertes d'emplois à court terme.

CV

Nom : Jean-Daniel Brisson

Titre : Premier directeur principal

Organisation : Raymond Chabot Grant Thornton

M. Brisson est directeur principal au sein du Groupe-conseil stratégie et performance et il est responsable de la pratique de stratégie. Il compte une vingtaine d'années d'expérience.

12,3 %

Le pourcentage des PME québécoises qui exportent à l'extérieur du Canada atteint 12,3 %, comparativement à 15,5 % dans le reste du Canada.

Source : Fondation de l'entrepreneurship, 2013

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