Au Québec, le taux de chômage des immigrants est presque trois fois plus élevé qu'en Ontario. Ex-présidente du Conseil interculturel de Montréal, Patricia Rimok croit qu'il faut revoir notre grille de sélection. Au lieu de l'axer sur la formation des demandeurs, il faut miser sur les compétences acquises dans le cadre de ses expériences de travail. "Le problème est qu'on regarde le diplôme, mais qu'on n'évalue pas l'expérience de travail", déplore Mme Rimok. Il faudrait prendre deux heures de plus avec chaque immigrant et utiliser un outil déjà développé, l'Indice du marché du travail, pour évaluer les immigrants. En outre, il faut systématiser les liens entre le ministère de l'Immigration et les regroupements sectoriels d'emplois. Or, Immigration Québec et Emploi Québec travaillent en silo ! dit-elle. L'économiste Marc Van Audenrode, de l'Université de Sherbrooke, va encore plus loin : il propose de réduire le nombre de points accordés à la connaissance du français dans la grille de sélection : "Le français est un faux débat, car il est connu que même si la première génération d'immigrants a du mal à l'apprendre, leurs enfants l'apprendront. En mettant l'accent sur le français, on exclut des candidats à forte employabilité", plaide-t-il.
Miser sur les acquis des immigrants
Publié le 03/09/2011 à 00:00
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