«Les vacances, oubliez ça !» Chi-Quang La est catégorique. Lorsqu'on immigre, il faut travailler fort, très fort. «Je suis arrivée à 16 ans et je travaillais sept jours sur sept», se souvient l'homme d'origine vietnamienne qui est arrivé au Québec au début des années 1980. Tout en étudiant, il travaillait dans le restaurant de son père, dans une station-service et dans une société de location d'autos. L'objectif : aider son père à subvenir aux besoins d'une famille de huit.
La famille vivait très modestement. Puis, quelques années plus tard, grâce à une discipline de fer, elle a remboursé l'emprunt contracté pour acheter le restaurant, puis acheté un deuxième commerce, une maison...
Aujourd'hui M. La est copropriétaire de Diabolissimo, un traiteur italien établi sur l'avenue du Mont-Royal à Montréal. Oui, oui, vous avez bien lu : M. La, vietnamien, s'est lancé dans la cuisine italienne. «Dans le secteur asiatique, il y a trop de concurrence», explique l'entrepreneur qui se dit avant tout gestionnaire. La gestion de l'entreprise, c'est sacré, insiste-t-il : «Tu dois connaître par coeur tes coûts d'achat, tes coûts d'employés, tes dépenses».
Les marges sont très minces dans le secteur. «Si tu ouvres un commerce, ne pense pas que tu vas empocher beaucoup d'argent, ce n'est pas vrai !» Et ne pensez pas non plus à la semaine de 35 ou 40 heures... «Tu feras de longues heures. Il faut vraiment avoir la force de tenir», lance-t-il.
Pourquoi cette histoire plus qu'une autre ? Elle met simplement en avant deux grandes valeurs qui contribuent au succès en affaires des immigrants : la persévérance et l'humilité. Cette histoire n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Stanley Ma, qui a immigré au Québec à 19 ans. Il est maintenant à la tête du Groupe MTY, qui exploite 2 500 restaurants dans le monde.
M. La, je vous souhaite quand même de prendre quelques jours de congé cet été, ainsi qu'à vous, chers lecteurs ! Bonne Saint-Jean, bonne fête du Canada !
