Ancien routier, le président de Logistiques Trans-West sait ce que vivent ses employés sur le terrain. C'est d'ailleurs en s'appuyant sur ces derniers que l'entreprise de Lachine trace sa route.

À 18 ans, Réal Gagnon a acheté son premier camion. À 30 ans, le jeune conducteur qui parcourait les routes de l'Amérique du Nord passe la deuxième vitesse : il fonde Logistiques Trans-West, une entreprise spécialisée dans le transport de produits alimentaires. Depuis, sa société n'a cessé de croître. Avec un chiffre d'affaires d'environ 70 millions de dollars, elle est l'un des chefs de file de son secteur en Amérique du Nord. Et ses employés sont pour beaucoup dans cette ascension.

«Nous dépensons énormément d'énergie pour embaucher les meilleurs routiers. Ce sont les employés les plus difficiles à trouver et à garder», dit Réal Gagnon. Sept employés travaillent à temps plein au recrutement et à la formation du personnel de Trans-West. «Nous pouvons faire 30 entrevues par semaine pour ne garder que cinq candidats», dit-il.

La réussite passe par l'équipe

La structure de l'entreprise s'articule autour des employés. «Ce sont eux qui sont sur la route et qui assurent notre réussite. Ce sont aussi eux qui, en s'améliorant, nous permettent d'être plus performants», souligne-t-il. Selon l'ancien chauffeur, plus les routiers progressent dans la maîtrise de la conduite, moins l'entreprise risque de déraper.

Alors Trans-West ne lésine pas sur le soutien à ses troupes. Par exemple, elle a placé à l'intérieur des camions un système qui enregistre des données sur la conduite des routiers. Le but n'est pas de les surveiller, assure Réal Gagnon, mais de brosser un portrait détaillé de leur comportement routier. «Cela nous permet d'offrir des formations personnalisées pour combler certaines lacunes.»

L'amélioration de la conduite permet, entre autres, des économies substantielles de carburant. «Ce n'est pas à négliger lorsqu'on sait que le carburant représente jusqu'à 80 % de nos dépenses», dit M. Gagnon.

En 2008, lorsque l'économie a ralenti, Trans-West a déployé de gros efforts pour continuer à faire «rouler» ses routiers. Pas question de leur demander de rester à la maison. «C'était important qu'on traverse la crise ensemble», précise-t-il. L'entreprise a préféré ralentir considérablement ses activités de courtage et réduire l'utilisation du transport intermodal.

Miser sur ses employés, une stratégie qui réussit à Trans-West.

Depuis sa fondation, l'entreprise a étendu son terrain de jeu. Elle a maintenant des terminaux à Lachine, à Toronto et à Vancouver, ce qui lui permet de desservir aussi bien le Canada que la côte est et la côte ouest américaines.