Les médias traitent abondamment de la grippe A (H1N1) et, sur Internet, on trouve une multitude de documents sur les façons de se préparer à une éventuelle pandémie. Pourtant, les dirigeants de PME québécoises ne semblent aucunement se soucier de cet important risque. Luttant pour survivre à la récession, ils ont d'autres chats à fouetter.
" Aucun de nos membres ne nous a contactés pour obtenir de l'information sur la grippe H1N1 ", affirme Kareen Pate, porte-parole des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ). L'association canadienne dont dépend les MEQ a produit en français un excellent guide de planification de la continuité pour les entreprises en cas d'épidémie.
" Nos membres ont d'autres sujets de conversation présentement, principalement les affres du protectionnisme américain et la difficulté de trouver du financement ", dit Mme Pate.
Même son de cloche au Groupement des chefs d'entreprise du Québec. " J'ai fait une recherche auprès de notre service " Chefs en ligne et nous n'avons reçu cette année qu'une seule demande relativement à la grippe H1N1, indique Anick Charest, responsable des communications et des relations publiques du Groupement. De toute évidence, ce n'est pas le principal sujet de conversation de nos membres actuellement. "
Un mauvais moment pour en parler
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) fait le même constat. " Les dirigeants de PME ont dû mettre à pied des employés. Ils ont de la difficulté à trouver du financement et plusieurs se demandent encore s'ils vont survivre jusqu'à la fin de l'année. Le moment est vraiment mal choisi pour leur parler de la grippe ", explique Marie Vaillant, porte-parole de l'organisme.
Cela n'inquiète pas vraiment la FCEI, indique Mme Vaillant. " Bon an mal an, les entrepreneurs doivent composer avec la grippe et se débrouillent. Les écoles ne sont pas fermées, alors pourquoi devraient-ils s'inquiéter outre mesure ? Ils se disent qu'ils traverseront le pont quand ils seront rendus à la rivière.
" Les entrepreneurs sont comme tout le monde; s'il y a une pandémie, ils vont suivre les consignes officielles, ajoute-t-elle. Et puis, les PME sont-elles très en retard sur la fonction publique dans leur préparation à une pandémie ? "
