Les PME encore intimidées par l'international

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Les PME encore intimidées par l'international

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Débourser 2 000 $ pour une visite exploratoire en Chine, une bonne affaire ? Sur plus de 50 jeunes entrepreneurs approchés par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec pour une mission à la fin mars, seulement 12 ont répondu présents.

Un constat triste, mais qui ne surprend pas Winston Chan, président du RJCCQ. «C'est à l'image du milieu des affaires québécois. Il y a encore du travail à faire pour sensibiliser les entreprises à l'importance des marchés émergents.»

Comme c'est la troisième mission du RJCCQ en Chine, l'équipe savait qu'il fallait s'y prendre tôt et a commencé à recruter en septembre. «Il y a beaucoup d'intérêt, mais on prend les gens par surprise», dit M. Chan. Les entrepreneurs n'ont tout simplement jamais réfléchi à la possibilité de faire des affaires en Chine jusque-là. Certains hésitent et préfèrent attendre.

Or, à seulement 2 000 $ pour les 35 ans et moins, et 3 500 $ pour les plus de 35 ans, de telles missions représentent une occasion en or d'ouvrir ses horizons, plaide M. Chan. «Ils voient alors si c'est pour eux ou non. Si oui, ils pourront l'intégrer à leur planification stratégique.» Même si le recrutement de participants est plus facile lorsque les missions visent l'Europe, le Maroc ou le Mexique, le RJCCQ maintient le cap sur le BRIC. «Ce sont des marchés peu connus, et c'est une bonne façon de développer le réflexe international», dit M. Chan, qui planche sur une mission en Russie à la mi-juin et en Inde dans le courant de l'année.

Pente ascendante

Son de cloche semblable du côté de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Les grandes entreprises québécoises ont résolument pris le bateau de l'international, mais les PME sont encore intimidées, constate Michel Leblanc, son pdg. «Nous sommes encore très loin de pouvoir dire que les entreprises embarquent autant qu'elles le devraient. Par contre, nous sentons une réelle volonté et beaucoup d'intérêt.»

Il reste que, pour certaines PME, traverser les douanes cause encore de l'incertitude. «Après avoir démystifié ça, il faut les envoyer en mission commerciale. C'est un autre défi... Mais je suis confiant !»

De toute façon, rien ne sert de précipiter les choses, car l'entreprise doit être prête à investir temps et argent avant de se lancer dans l'aventure. Chaque voyage nécessite une préparation minutieuse et coûte de 6 000 à 9 000 $ par personne, prévient M. Leblanc. Et il faut en prévoir au moins trois avant de savoir si une région ou un partenaire offrent un réel potentiel.

Pour simplifier la vie des PME intimidées par l'international, la CCMM a commencé à organiser un autre type de voyage : les missions inversées. Plutôt que d'emmener 10 ou 12 entreprises rencontrer un acheteur à l'étranger, elle fait venir ce dernier à Montréal, où de 100 à 120 fournisseurs peuvent lui parler. Les expériences récentes avec un quincaillier français installé en Russie, des constructeurs du golfe Persique et des équipementiers médicaux indiens ont été très profitables, dit M. Leblanc.

«Quand elles sont bien encadrées, ces missions inversées convainquent les entrepreneurs québécois hésitants du potentiel de l'international.»

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