Les jeunes veulent une cause à défendre et un défi à relever

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:17

Les jeunes veulent une cause à défendre et un défi à relever

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:17

L'intérêt grandissant des jeunes envers la philanthropie est en grande partie lié à la possibilité de relever des défis personnels. Une réalité dont doivent tenir compte les organismes de bienfaisance pour assurer la relève chez les donateurs.

Mélanie Boucher consacre plusieurs heures par semaine à s'entraîner ces temps-ci. La jeune femme de 30 ans se prépare au Défi Montréal - New York, une course de relais de 600 kilomètres visant à amasser plus de 450 000 $ au profit de la Fondation Esprit de Corps, qui vient en aide aux familles monoparentales.

L'an dernier, elle avait participé à l'ascension du Kilimandjaro pour le compte des jeunes patients de l'Hôpital de Montréal pour enfants. «Le Kilimandjaro, c'était un rêve. J'aurais pu faire l'ascension sans récolter d'argent, mais c'était plus gratifiant de le faire pour une cause et de partager le défi avec un enfant malade», dit Mélanie Boucher, chef, produits et services annonceurs chez TC Media, l'éditeur de Les Affaires. Elle parrainait Ryan, un adolescent de 15 ans atteint d'une maladie qui attaque le système de filtrage des reins.

«La culture philanthropique fait de plus en plus son chemin chez les jeunes», constate Daniel Asselin, président d'Épisode, une firme-conseil en philanthropie.

Bon nombre de fondations et d'organismes de bienfaisance se tournent d'ailleurs vers les gens d'affaires et les professionnels de moins de 45 ans pour assurer la relève aux Chagnon, Coutu et Lemaire, la première génération du Québec Inc. «Il y a 10 ans, on voyait surtout des personnes plus âgées autour de la table des conseils d'administration de fondations. Il y avait un fossé générationnel que les organismes sont en voie de combler», dit Mélanie Joly, associée directrice de l'agence de communication Cohn & Wolfe à Montréal.

L'avocate de 34 ans a participé en 2006 à la création du comité relève du Musée d'art contemporain de Montréal (MAC) et au lancement de l'événement Les Printemps du MAC, avec pour missions d'intéresser la nouvelle génération à l'art contemporain et de lui faire connaître le Musée.

Des réalisations personnelles

«Ce qui interpelle les générations X et Y, c'est de participer à des activités qui associent générosité et exploit personnel. Ça répond à leur besoin de se dépasser, de relever un défi individuel», note Daniel Asselin. D'où le succès d'activités de financement comme l'ascension du Kilimandjaro ou le Défi Pierre Lavoie, qui invite des équipes de cyclistes à parcourir 1 000 km en trois jours. Les fondations et organismes de bienfaisance doivent d'ailleurs adapter leurs activités- bénéfice en fonction de ces nouveaux besoins. «On ne voit pas beaucoup de jeunes dans les tournois de golf», constate M. Asselin.

Mélanie Joly reconnaît aussi que l'engagement des jeunes passe par un intérêt personnel. «Ils veulent se réaliser individuellement, et si cette réalisation passe aussi par une contribution sociale, tout le monde y gagne», dit celle qui est membre, entre autres, du CA du CHUM ainsi que de comités d'honneur du TNM et des Ballets Jazz de Montréal.

Ainsi, Les Printemps du MAC est un événement-bénéfice festif qui permet aussi aux participants d'en apprendre davantage sur l'art contemporain. Parmi les événements organisés par artsScène Montréal, il y avait le 3 avril le Rallye des galeries, dont le parcours comprenait aussi, outre des découvertes et des rencontres artistiques, des accords vin-oeuvre dans chaque lieu visité et un cocktail dînatoire.

Le Cercle des jeunes philanthropes du MBAM mise aussi sur des activités «d'édu-tainment», qui marient éducation et divertissement. Par exemple, D-Vernissage offre l'occasion d'en apprendre davantage sur l'art en faisant la fête au son de la musique d'un DJ. Si ces différentes activités ne rapportent pas beaucoup, l'objectif est d'assurer la relève. «C'est un beau geste de départ, qui pourrait un jour entraîner des dons majeurs en argent ou en oeuvres», dit Nathalie Lévesque, chef du développement à la Fondation du MBAM.

PRÉPARER LA RELÈVE EN PHILANTHROPIE

L'automne dernier, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) annonçait la création du Cercle des jeunes philanthropes, réservé aux 45 ans et moins. «Notre bassin de donateurs étant surtout composé de personnes âgées, c'est important de préparer la relève», dit Nathalie Lévesque, chef du développement à la Fondation du MBAM.

L'industrie culturelle peut aussi compter sur artsScène Montréal, une division de l'organisation torontoise Business for the Arts, lancée ici il y a quatre ans pour promouvoir l'engagement des jeunes professionnels.

«On veut rapprocher les jeunes et le milieu des arts, en les incitant à s'impliquer non seulement financièrement, mais aussi bénévolement. Les organismes ont besoin d'argent, mais ils peuvent aussi profiter de l'expertise d'un avocat, d'un comptable ou d'un spécialiste en communication», dit le président d'artsScène Montréal, Sébastien Barangé, qui est directeur des communications et affaires publiques de CGI.

Ça bouge aussi à Québec

À Québec, l'organisation Jeunes Philanthropes de Québec a vu le jour en 2009 sous l'impulsion d'une trentaine de professionnels désirant aussi promouvoir la philanthropie auprès des jeunes gens d'affaires de la région. «Il ne faut pas attendre d'avoir plus de 50 ans pour s'impliquer et faire une différence dans notre communauté», dit Karine Pelletier, une avocate de 30 ans qui travaille chez Lavery.

En octobre dernier, le Bal Philanthropique a réuni plus de 300 personnes et permis de récolter 23 000 $ au profit de l'organisme Les Petits bonheurs d'école, qui offre un soutien financier, affectif et moral aux enfants de milieux moins favorisés.

Le Cercle des jeunes leaders de la Fondation CHU Sainte- Justine a été l'un des premiers du genre à voir le jour en milieu francophone au Québec. Il a remis près de 5 millions de dollars depuis sa création en 1999. P.T.

pierre.theroux@tc.tc

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