«Les investisseurs célèbrent un peu trop vite» - Jean-René Adam, chef des placements adjoint et vice-président, Hexavest

Publié le 09/02/2013 à 00:00

«Les investisseurs célèbrent un peu trop vite» - Jean-René Adam, chef des placements adjoint et vice-président, Hexavest

Publié le 09/02/2013 à 00:00

Pourquoi jugez-vous qu'il vaut mieux rester prudent face à la Bourse ?

Les importantes rentrées d'argent dans les fonds d'actions sont pour nous un indicateur contraire. Les investisseurs sont trop optimistes concernant la reprise de l'économie. Sur le terrain, l'économie européenne ne s'améliore pas, même si ses marchés financiers affichent moins de stress. La Chine se stabilise, tout au plus. Quant aux États-Unis, ils entament leurs propres mesures d'austérité. La hausse annoncée des impôts et des taxes amputera 1,5 % de leur économie.

Quelle forme prend cette prudence dans vos portefeuilles d'actions mondiales ?

Plusieurs de nos portefeuilles ont l'encaisse maximum permise de 10 %. Nous privilégions aussi les industries les plus stables de la consommation essentielle, des produits pharmaceutiques et des services aux collectivités, surtout aux États-Unis. Nous allouons aussi une part maximale (de 8 % supérieure à leur poids dans les indices) au secteur aurifère. L'or profitera de la dévaluation des devises qui résulte de l'assouplissement massif de plusieurs pays. De plus, les titres des producteurs, reflétant un cours de 1 000 $ US pour l'or, rebondiront après deux années difficiles.

Votre prudence s'étend au Canada, où vous évitez les titres bancaires. Pourquoi ?

Le marché résidentiel commence à se corriger, les prix ayant atteint deux fois la valeur des loyers et cinq fois celle des revenus disponibles. Nous prévoyons un recul de 15 % des prix. Les banques verront donc la croissance de leurs prêts ralentir et leurs provisions pour pertes, augmenter. Nous leur accordons une part de 9 % inférieure à leur poids dans l'indice dans nos portefeuilles d'actions canadiennes. Nous leur préférons les fournisseurs de services de télécommunications, tels que Bell Aliant, BCE et Telus, qui versent des dividendes solides.

CV

En collaboration avec le chef des placements, M. Adam élabore la stratégie mondiale de la firme montréalaise Hexavest, en plus d'être responsable de la gestion des actions nord-américaines. M. Adam est bachelier en commerce (2000) et titulaire d'une maîtrise en finance (2001) de l'Université de Sherbrooke. Il porte le titre d'analyste financier certifié CFA (2004).

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.