Depuis sa construction en 1976, le centre commercial des Galeries montagnaises à Sept-Îles n'avait d'autochtone que le nom. Depuis un an, cette situation est revue et corrigée.

Une douzaine de bouleaux blancs transplantés dans l'aire d'alimentation, des traces subtiles de raquettes au sol, l'utilisation de dessins innus sur les panneaux de signalisation, un luminaire géant en forme de tambour, des motifs illustrant les outardes... Le plus important centre commercial de propriété entièrement autochtone au Québec affiche ses couleurs.

La direction du complexe commercial de 285 000 pieds carrés, situé sur le territoire du conseil de bande d'Uashat mak Mani-Utenam, à l'entrée de Sept-Îles, a profité de travaux majeurs de revitalisation pour intégrer des éléments de la culture et des traditions innues dans le design intérieur et extérieur de l'établissement.

«L'idée n'était pas de transformer le centre d'achat en un musée ni de tomber dans le folklore. L'objectif était de donner à ce joyau innu la touche autochtone qui lui revient», explique Jean-Marc Bergeron, directeur général des Galeries montagnaises. Le boom économique que vit la région, l'infrastructure qui nécessitait d'être rénovée et le développement touristique lié aux croisières ont incité la communauté innue à procéder aux travaux, évalués à quatre millions de dollars.

Designer autochtone

La communauté a fait appel à la designer d'intérieur Johanne Aubin, elle-même autochtone d'ascendance malécite, pour rénover l'intérieur de l'établissement. Depuis la création de son entreprise en 1995, Johanne Aubin se spécialise dans le design intérieur inspiré de la culture autochtone. La designer a participé à plus d'une cinquantaine de projets au sein de différentes communautés, comme des écoles, garderies et centres administratifs de conseils de bande. «Le centre commercial est mon plus important projet autochtone», dit la designer, qui a travaillé en collaboration avec l'entrepreneur Assi Construction, Axor et DMG Architectes.

Et c'est réussi. «Pour la première fois depuis 20 ans, tous les locaux sont loués», dit Jean-Marc Bergeron. Avant les rénovations, le centre composait bon an mal an avec 15 à 20 % de locaux vides.

Plus d'une quarantaine de commerces et boutiques - notamment les géants Walmart et Maxi - s'y trouvent. La revitalisation des lieux s'est traduite par l'arrivée de nouvelles boutiques comme Clément, Ardène, ainsi qu'une boutique d'artisanat autochtone très prisée par la clientèle touristique... et locale, qui compte pour 70 % des clients du centre commercial.

Les travaux extérieurs seront achevés d'ici le printemps 2012. Mais il y a de fortes chances qu'ils se poursuivent. Compte tenu du succès lié à la nouvelle image des Galeries montagnaises, le conseil de bande étudie la possibilité de procéder à une expansion. Une nouvelle aile de 30 000 à 40 000 pieds carrés fait déjà l'objet de mûres réflexions.