Les arguments de l'oncle Sam pour attirer les investisseurs

Publié le 16/03/2013 à 00:00

Les arguments de l'oncle Sam pour attirer les investisseurs

Publié le 16/03/2013 à 00:00

Les pays industrialisés se livrent une lutte sans merci pour attirer des investisseurs étrangers. Le Québec est l'un de ces champs de bataille. Récemment, les États-Unis ont dépêché au Québec le patron de SelectUSA, une agence fédérale mise sur pied par Barack Obama il y a deux ans, pour courtiser nos entreprises afin qu'elles investissent ou s'implantent aux États-Unis.

«Notre pays est la destination idéale pour la production manufacturière», a déclaré Steve Olson, lors d'un colloque organisé par le consulat américain à Montréal, le 13 février, auquel participaient des dizaines de gens d'affaires. De passage dans la métropole durant deux jours, le directeur de SelectUSA a rencontré des dirigeants de PME et de grandes entreprises appartenant aux secteurs des services financiers, de l'aérospatiale et des biotechnologies, sans vouloir les nommer.

Créée en 2011 afin d'attirer davantage d'investissements étrangers aux États-Unis, SelectUSA cible 25 pays (dont le Canada) qui réalisent 90 % des investissements sur le marché américain. La Maison-Blanche n'a pas lancé SelectUSA pour réindustrialiser le pays, bien que les États-Unis veulent y accroître la production manufacturière. Toutefois, l'agence y contribue en incitant des entreprises manufacturières à investir aux États-Unis.

Pour «vendre» le marché américain à nos entreprises, Steve Olson soutient que les États-Unis offrent les meilleures conditions du monde pour brasser des affaires.

Après Singapour, Hong Kong et la Nouvelle-Zélande, les États-Unis étaient, en 2012, l'endroit du monde où il est le plus facile d'y faire affaire (création d'entreprises, permis de construction, etc.), selon la Banque mondiale. Le Canada arrive au 17e rang, tandis que le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France occupent respectivement les 7e, 19e et 29e rangs.

Selon M. Olson, les États-Unis offrent aussi un environnement sans pareil pour innover. «Notre pays réalise 36 % des dépenses en R-D dans le monde !» a-t-il rappelé. Les 27 pays de l'Union européenne, avec une population de 503 millions d'habitants (par comparaison à 310 M pour les États-Unis), représentent seulement 24 % de ces dépenses en R-D.

Autre avantage avancé par les promoteurs du marché américain : les coûts de production, qui sont de plus en plus compétitifs. En 2015, les coûts totaux des manufacturiers y seront de 15 % plus bas qu'en Allemagne. La facture énergétique des entreprises diminue aussi en raison du boom dans le gaz et le pétrole de schiste. À l'heure actuelle, les prix des hydrocarbures y sont de 33 à 50 % moins élevés que ceux qui sont en vigueur au Japon, en Italie ou en Allemagne.

Les États-Unis sont la première destination des investissements étrangers du monde, selon SelectUSA. À ce jour, les stocks cumulatifs totalisent 2 500 milliards de dollars américains. Entre 2006 et 2011, c'est dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques que les étrangers ont le plus investi.

Le Canada est le quatrième pays investisseur aux États-Unis

(stock cumulatif des investissements directs étrangers aux États-Unis en 2011, en milliards de dollars américains)

INVESTISSEMENTS

1er Royaume-Uni 527,8

2e Japon 293,8

3e Allemangne 265,4

4e Canada 244,6

25e Chine 9

Sources : SelectUSA, Department of Commerce, U.S. Bureau of Economic Analysis

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