Léopold Beaulieu, «intrapreneur» en faveur du développement durable

Publié le 25/02/2012 à 00:00

Léopold Beaulieu, «intrapreneur» en faveur du développement durable

Publié le 25/02/2012 à 00:00

Le pdg de Fondaction CSN, Léopold Beaulieu, croit aux changements. Le récipiendaire du prix Hommage PDG Vert s'est donné pour mission de soutenir un développement toujours plus respectueux de l'environnement.

C'était en 1987. Léopold Beaulieu se rend à Genève, en Suisse, où se déroule la Commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'Organisation des Nations Unies (ONU). L'événement marquera l'histoire. C'est là que le Rapport Brundtland - du nom de la présidente de la commission, Gro Harlem Brundtland - a été publié. Cet imposant document jetait les bases du principe de définition du développement durable en mettant en lumière l'importance de conjuguer les aspects économique, social et environnemental.

Un moment décisif dans le parcours de Léopold Beaulieu. «Le Rapport était une formidable synthèse qui représentait tout ce que je souhaitais. C'était bien articulé», dit-il, sourire aux lèvres. Car selon lui, il n'y a pas de doute : la conjugaison en question est la seule façon de garantir un développement durable. «Si nous n'assurons pas la combinaison de ces trois aspects, ceux-ci risquent de s'affronter rapidement et facilement.»

Changer de l'intérieur

Mais il n'est pas toujours facile de se faire l'apôtre du développement durable. Il faut être prêt à susciter le changement, souligne Léopold Beaulieu, qui n'hésite d'ailleurs pas à se qualifier d'«intrapreneur» : une personne qui emploie des méthodes de gestion entrepreneuriale au sein même d'une organisation. «On peut faire et changer les choses de l'intérieur», note celui qui se dit motivé par l'urgence de contrer les disparités sociales et d'affronter les défis environnementaux comme les changements climatiques.

Un coup d'oeil rapide sur le parcours professionnel de ce père de trois enfants, originaire de la région de Québec, permet de le constater. Dès 1971, il devenait le premier directeur général de la Caisse d'économie des travailleurs à Québec, une institution aujourd'hui connue sous le nom de Caisse d'économie solidaire Desjardins.

Mais c'est sans l'ombre d'un doute la création en 1996 de Fondaction CSN, qu'il préside depuis, qui a donné à Léopold Beaulieu ses lettres de noblesse. Sous sa gouverne, l'institution a été une des premières à produire un rapport de développement durable.

En investissant auprès des PME québécoises dans une perspective de développement durable, Fondaction CSN s'est taillé une place de choix. L'institution gère maintenant un actif de 875 millions de dollars.

Mais au-delà des considérations financières, ce sont les relations avec les entrepreneurs qui stimulent Léopold Beaulieu : «Quotidiennement, j'ai la possibilité de m'asseoir avec des gens motivés afin d'établir des plans qui leur permettront de croître... tout en respectant le social et l'environnemental.»

LES CONDITIONS GAGNANTES, SELON LÉOPOLD BEAULIEU

«Cinq conditions sont nécessaires pour implanter des pratiques vertes. D'abord, il doit y avoir une ferme détermination de la haute direction. Ensuite, celle-ci doit sensibiliser tous ses employés aux objectifs fixés. La direction doit par ailleurs engager ses employés dans sa démarche. En outre, l'entreprise doit pouvoir mesurer les progrès, mais surtout, elle doit en communiquer les résultats à l'ensemble de l'organisation. C'est très important, car le fait d'être au courant des progrès et des défis motive les troupes.

«Finalement, il ne faut pas sous-estimer les mesures d'encouragement qui pourraient mener les employés à s'investir davantage dans le développement durable. Chez nous, par exemple, nous avons mis en place des mesures incitatives pour favoriser les modes de transport collectifs et actifs.»

De son propre aveu, Léopold Beaulieu, pdg de Fondaction CSN, travaille quotidiennement à «décloisonner» les réflexions en rapport avec les questions de développement.

Son mot d'ordre : «Arrêter de penser en silo». Il faut abattre les barrières qui empêchent d'obtenir une vue d'ensemble, avance-t-il. C'est l'unique façon d'intégrer les trois facettes du développement durable - économique, social et environnemental - au sein d'une organisation, selon M. Beaulieu.

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