LEED et chauffage électrique : mariage difficile

Publié le 10/09/2011 à 00:00

LEED et chauffage électrique : mariage difficile

Publié le 10/09/2011 à 00:00

Les certifications LEED désavantagent les immeubles chauffés à l'électricité. Selon leurs critères, mazout et gaz naturel sont plus efficaces, point. Le Québec, qui se chauffe à l'hydroélectricité à 74 %, est le grand perdant de cette situation.

Le coupable : le logiciel HOT2000, qui sert à l'évaluation énergétique d'une habitation au Canada. Sur le plan du chauffage, l'application considère l'électricité "comme une énergie moins efficace que des hydrocarbures en raison des pertes dans la transmission de l'énergie", explique Emmanuel Cosgrove, directeur général de l'organisme Écohabitation.

De plus, le logiciel créé et développé par Ressources naturelles Canada ne prend même pas en considération le mode de production de l'électricité, qui peut provenir aussi bien de la combustion de charbon que d'énergies renouvelables, comme l'hydroélectricité et l'éolien, selon l'endroit où une maison est construite.

Au cours des dernières années, les pressions exercées par la Colombie-Britannique et le Québec - deux provinces où l'hydroélectricité représente une importante part du portefeuille énergétique - ont toutefois mené à une "transformation de certains algorithmes du logiciel". Transformation qui a eu pour effet de réduire les désavantages liés à l'hydroélectricité, sans toutefois les éliminer.

Ressources naturelles Canada compte lancer une nouvelle version du logiciel, le HOT3000. Néanmoins, aucune date de lancement n'a été fixée et aucune précision quant aux changements effectués n'a été dévoilée.

Emmanuel Cosgrove espère que la nouvelle version éliminera le déséquilibre qui existe entre les différentes formes d'énergie. "Le mazout et les autres hydrocarbures sont de plus en plus sales, dit-il. On n'a qu'à penser au pétrole qui provient des sables bitumineux. Reste à savoir si ces réalités seront prises en compte par le nouveau logiciel."

Modèle européen

Francis Pronovost, expert-conseil en bâtiment chez l'organisme Écobâtiment, indique que le Québec et le Canada pourraient s'inspirer du mode de fonctionnement européen afin de rendre leur évaluation énergétique plus efficace.

"Là-bas, on prend en considération la centrale d'où proviennent les électrons qui alimentent une habitation. On s'intéresse à l'énergie primaire d'une habitation : quel est son fournisseur en énergie ?" explique-t-il. Cette façon de faire "récompense l'effort d'un propriétaire à se tourner vers une énergie verte, même si cela lui coûte plus cher", dit-il.

Une habitation dont l'électricité provient d'une centrale au charbon, par exemple, est considérée comme ayant un impact environnemental plus grand que celle qui s'alimente à une centrale hydroélectrique.

Ce qui n'est pas le cas en Amérique du Nord à l'heure actuelle. "Le pointage attribué au type d'énergie utilisé est établi à partir d'une moyenne énergétique nord-américaine qui comprend aussi bien le charbon, le nucléaire que l'hydroélectricité", rappelle Francis Pronovost.

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