Le souffle de l'éolien transforme la Gaspésie

Publié le 11/06/2011 à 00:00

Le souffle de l'éolien transforme la Gaspésie

Publié le 11/06/2011 à 00:00

Les éoliennes ont fait tourner le vent morose qui balayait la Gaspésie depuis la quasi-disparition de la pêche à la morue, les fermetures de la mine de Murdochville et de la Gaspésia à Chandler.

Depuis 2005, le taux de chômage a reculé de 20 à 14 %, et le solde migratoire s'est inversé : pour la première fois depuis 25 ans, la population a augmenté l'an dernier. Légèrement, mais assez pour susciter l'espoir.

" On a réussi une restructuration industrielle ", estime Roger Cyr, directeur régional Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine pour le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE).

Cette réussite tient en partie aux projets de développement économique ACCORD. La Gaspésie, qui a choisi l'éolien, a été une des premières régions à se doter d'une stratégie de mise en valeur; elle en est aujourd'hui à la deuxième phase.

Des milliers d'emplois

De 2005 à 2010, le secteur éolien at créé 1 640 emplois directs et 4 424 emplois indirects en Gaspésie, selon le MDEIE. La multiplication des parcs éoliens dans la région a contribué à la forte croissance de l'industrie de la construction, qui a embauché l'an dernier 6 650 personnes, soit le plus fort total depuis 1973. À Mont-Louis, à New Richmond, à Gros-Morne et dans la vallée de la Matapédia, partout, on voit pousser des tours blanches qui captent le précieux vent transformé en énergie verte.

Les premiers parcs éoliens québécois ont vu le jour en 1998 et en 1999 à Matane et au Cap-Chat, mais ce sont les premiers appels d'offres d'Hydro-Québec, en 2004, qui ont donné son véritable envol à l'éolien. Les perspectives de développement ont attiré les investisseurs. Ainsi, on a vu apparaître à Gaspé le fabricant de pales LM Glasfiber, à Saint- Siméon, le constructeur de tours Delta fabrication, à Matane, les concurrents Marmen et Enercon, puis le fabricant de nacelles Composites VCI.

Pour former le personnel compétent, le Cégep de la Gaspésie et des Îles s'est mis au diapason : il offre désormais une formation en maintenance d'éoliennes. Le Cégep de Matane, le Groupe Collegia et l'Université du Québec à Rimouski forment du personnel pour la filière éolienne. Le secteur de la R-D est également très actif. Le TechnoCentre éolien a reçu ce printemps 11,5 millions de dollars pour une recherche sur le développement éolien en milieu nordique. La subvention de Québec servira à élaborer un microréseau expérimental de couplage éolien-diesel. On espère mettre au point une technologie de stockage d'énergie. " Grâce au Technocentre, nous sommes dans les ligues majeures ", dit M. Cyr.

Même si elle prend de l'expansion à l'extérieur de la Gaspésie, l'industrie éolienne locale est assurée d'obtenir des retombées des nouveaux parcs qui seront construits au Québec. En effet, les promoteurs seront tenus d'acheter 60 % de leur matériel au Québec et au moins 30 % en Gaspésie.

REPÈRES

Les projets ACCORD

Lancés après le Sommet des régions de 2002, ces projets de développement économique qui prévoyaient des investissements de 600 millions de dollars en cinq ans au Québec, ont amené les régions à déterminer des créneaux dans lesquels ils estimaient pouvoir devenir des acteurs majeurs.

valérie.lesage@transcontinental.ca

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