Le sirop d'érable, aussi rare que cher

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Le sirop d'érable, aussi rare que cher

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Par Alain Duhamel

Le sirop d'érable se raréfie et se vend au prix fort.

Dans les marchés, la boîte de sirop de 540 ml, au design inchangé depuis Mathusalem, s'est vendue dans le temps des Fêtes à près de 10 $ l'unité; il s'agissait de sirop de première catégorie classé moyen, les sirops plus fins classés extra-clair et clair, qui comptent en moyenne pour un peu plus de la moitié de la production annuelle, étant introuvables.

En situation de pénurie

La Fédération des producteurs acéricoles du Québec, affiliée à l'Union des producteurs agricoles, a épuisé ses réserves. Elle n'a plus le levier dont elle disposait pour équilibrer l'offre et la demande et éviter une envolée des prix.

"Nous avons manqué de sirop et quand cela se produit, il y a surchauffe des prix", dit Jean-Pierre Bellegarde, agent de recherche de la Fédération des acériculteurs.

En 2007, les érablières québécoises ont produit 72 millions de livres de sirop, en baisse de près de 15 % par rapport à l'année précédente. La coulée du printemps dernier a été pire, à 58,8 millions de livres, à court d'environ 23 millions de livres par rapport à l'objectif de production, établi à 82 millions de livres.

Les prix en hausse de 40 %

Des transformateurs ont payé la livre de sirop jusqu'à 1 $ de plus que le prix plancher moyen de 2,25 $ fixé dans la convention de mise en marché approuvée par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

La course au sirop a fait bondir les prix d'environ 40 % dans les marchés de consommation et d'exportation.

Aux États-Unis, la bouteille de sirop de 375 mL se vend plus de 12 $, ce qui en fait un produit haut de gamme.

"L'industrie est en rupture de stock", dit Luc Lussier, président de la coopérative Citadelle, leader mondial de la transformation et la distribution des produits de l'érable.

"Il y a eu contraction des marchés partout. Les consommateurs en achètent un peu moins et les transformateurs industriels, eux, cherchent d'autres ingrédients."

Comme la plupart des autres transformateurs québécois, Citadelle a dû puiser dans ses réserves pour continuer à approvisionner les distributeurs et les transformateurs.

Les stocks ont baissé au point où l'industrie n'a plus une goutte de sirop à l'aube de la nouvelle saison.

"C'est du jamais vu !" lance M. Bellegarde.

En attendant la coulée du printemps

"En 2009, si nous voulons maintenir nos marchés, il nous faut une très bonne récolte", souligne M. Lussier.

À moins que la coulée du printemps ne soit abondante, les prix du sirop d'érable demeureront élevés.

La Fédération des producteurs acéricoles a haussé de 12 %, à 90 millions de livres, son objectif de production en 2009. Le prix plancher moyen convenu avec les acheteurs augmentera à 2,70 dollars la livre, en hausse 0,45 $, soit 20 %.

Cette augmentation du prix du producteur ne se répercutera pas forcément sur le prix du consommateur.

"Si la récolte est bonne, les acheteurs n'auront pas à payer de prime en plus du prix convenu. Alors il pourrait même y avoir une diminution des prix à la consommation", explique M. Lussier.

186

Valeur, en millions de dollars, de la production québécoise de sirop d'érable en 2008. Le Québec produit 71 % du sirop vendu dans le monde.

[Source : Fédération des producteurs acéricoles]

alain.duhamel@transcontinental.ca

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.