Le porc québécois mise sur la qualité à l'international

Publié le 04/02/2012 à 00:00

Le porc québécois mise sur la qualité à l'international

Publié le 04/02/2012 à 00:00

Réagissant à la stagnation de ses marges, l'industrie porcine québécoise entame une petite révolution. Elle exportera davantage de produits haut de gamme et révisera de fond en comble son mode de fonction-nement pour réduire ses coûts et augmenter sa productivité.

Finie l'époque où elle pouvait accroître ses exportations grâce à un faible taux de change et à des intrants (maïs, énergie, etc.) bon marché. Aujourd'hui, le huard est à parité avec le billet vert et les cours des denrées et de l'énergie se sont envolés en raison de la demande dans les pays émergents. C'est dans ce contexte de crise que la Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ) met en place sa nouvelle stratégie.

«Nous voulons ennoblir le porc québécois, explique David Boissonneault, président de la FPPQ. Sur les marchés étrangers, nous souhaitons viser des marchés de niche au lieu des approvisionnements de masse.»

Certains producteurs québécois pourraient par exemple s'inspirer des producteurs européens, qui commercialisent des charcuteries à base de porc.

Ce sont les abattoirs comme Olymel qui commercialisent le porc. La FPPQ souhaite que, sur les marchés d'exportation, ces agents commerciaux présentent et vendent le porc québécois comme une viande de qualité, qui respecte des normes élevées en matière de salubrité et de développement durable.

La demande de produits de niche (diversifiés et de qualité) est forte en Corée du Sud, au Japon et aussi en Chine, où la classe moyenne et les riches désirent manger de meilleurs aliments. Le département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) estime que la consommation de porc en Chine augmentera de 4 % en 2012, pour atteindre 51,5 millions de tonnes. Selon l'USDA, les importations de porc continueront aussi d'augmenter en raison d'une «forte demande» en Chine.

Couper dans le gras

Parallèlement à son repositionnement, l'industrie québécoise veut couper dans le gras de ses processus, et ce, même si les producteurs québécois sont déjà parmi les plus efficaces du monde.

Par exemple, l'industrie veut améliorer la santé des porcs durant leur croissance. Des vétérinaires pourront conseiller les producteurs, qui devront investir pour améliorer l'environnement des porcheries. Car soigner un animal malade entraîne des coûts supplémentaires. «Jusqu'à 10 $ sur un coût de production total qui oscille entre 180 et 200 $ par porc», précise David Boissonneault.

L'industrie porcine essaie aussi de réduire les pertes en évitant d'abattre des porcs qui ne sont pas à jeun, car le grain est un intrant coûteux. La FPPQ ne dispose pas encore de statistiques sur les économies générées.

Enfin, pour limiter l'effet des fluctuations des prix des grains et du taux de change, les producteurs pourront, dans les prochains mois, bénéficier d'un programme de la FPPQ d'achat de contrats à terme à la Bourse de Chicago. Ces outils financiers permettent de geler durant un certain temps la valeur d'une marchandise. La FPPQ a choisi cette Bourse américaine, car c'est sur ce marché que sont fixés les prix des denrées en Amérique du Nord.

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