Le Plan Nord, une manne pour les ports

Publié le 04/02/2012 à 00:00

Le Plan Nord, une manne pour les ports

Publié le 04/02/2012 à 00:00

Les ports québécois ont tous des visées sur les retombées du Plan Nord. Et la bonne nouvelle, croit le patron de celui de Québec, c'est que tous vont en tirer des bénéfices importants.

Montréal : expansion sur l'autre rive

Depuis plusieurs années, le port de Montréal projette de prendre de l'expansion sur la Rive-Sud. Le moment est venu de s'y pencher. Alors que ses installations dans l'est de la ville atteindront leur pleine capacité avant 2020, la direction a amorcé l'automne dernier des études environnementales et de faisabilité «pour préparer le terrain au développement de ses activités à Contrecoeur», souligne la directrice des communications, Michèle Beaubien. Ce projet, déjà évalué à plus de 500 millions de dollars (M$), permettrait de doubler à 3 millions de conteneurs la capacité maximale du port qui possède déjà un terminal de vrac à Contrecoeur et une réserve foncière d'une superficie de 467 hectares. L'année en cours devrait se terminer avec des résultats records, mais avec une croissance inférieure à celle de 9 % enregistrée en 2011. Dans l'attente de son expansion, l'administration portuaire «continue d'investir dans ses infrastructures pour améliorer l'efficacité de ses installations», dit Mme Beaubien, en soulignant que des investissements de 150 M$ y ont déjà été consacrés depuis cinq ans.

Trois-Rivières : modernisation de 145 M$

Le port de Trois-Rivières a de quoi célébrer son 130e anniversaire. Il a franchi l'an dernier la barre des 3 millions de tonnes de trafic pour la première fois depuis 1980. «Après avoir connu une croissance moyenne de 10 % ces dernières années, ce sera difficile de faire mieux en 2012», dit Jacques Paquin, vice-président marketing et développement d'affaires, alors qu'il était en route vers l'Ontario pour la prospection de nouveaux marchés. Car il n'est pas question de s'asseoir sur ses lauriers. Le port a entrepris en 2009 un vaste programme de modernisation qui doit injecter 145 M$ d'ici 2020 pour rendre ses infrastructures plus modernes et productives. La première phase (23,2 M$ à ce jour) «a permis d'augmenter la capacité du port de 22 % et contribué aux excellents résultats de l'an dernier», dit M. Paquin. Quant au Plan Nord, M. Paquin estime que Trois-Rivières est «bien positionnée, en s'arrimant avec le rail, pour desservir notamment les communautés situées plus au sud».

Sept-Îles : ainsi vont les mines

Dans l'immense Baie des Sept Îles, les navires chargés de minerai de fer prennent la mer à un rythme jamais vu depuis 30 ans ! Et le boom minier continuera d'accélérer la cadence du plus important port minéralier nord-américain. «Avec la demande en ressources naturelles des pays émergents, l'avenir du port est prometteur», dit la directrice des affaires corporatives, Patsy Keays. Outre la croissance des expéditions de minerai, qui accaparent plus de 85 % des marchandises manutentionnées, le port compte aussi sur la troisième phase d'expansion de l'aluminerie Alouette. Pour soutenir sa croissance, l'administration portuaire souhaite amorcer à l'automne la construction, au coût de 200 M$, d'un quai capable d'accueillir les vraquiers de plus de 350 000 tonnes.

Valleyfield : à mille lieues du Grand Nord

Le plus grand des petits ports, comme il aime s'appeler, le Port de Valleyfield est ambitieux. Situé le plus au sud du Saint-Laurent, il mise pourtant sur le Grand Nord québécois pour assurer sa croissance. «On profite de cette effervescence depuis trois ans et ça pourrait s'accentuer dans les années à venir», constate le pdg Michel Gadoua. Le Port est le lieu de départ d'une forte proportion des marchandises envoyées dans le Nord-du-Québec, après leur chargement sur l'un des quatre navires du Nunavut Eastern Arctic Shipping (NEAS), qui desservent des dizaines de villages nordiques du territoire. Les entreprises minières, mais aussi les commerces et les collectivités, ont des besoins grandissants en matière d'équipement, de matériel roulant, d'habitations et d'autres biens ou denrées. Or, «rien n'y est fabriqué, tout est importé du Sud», souligne M. Gadoua. Les dirigeants planchent sur un projet d'aménagement d'un nouveau quai de 35 M$ pour notamment accompagner cette croissance des cargos du Nord. Depuis 2000, le volume de marchandises manutentionnées au Port de Valleyfield a bondi de 229 000 à 409 000 tonnes.

Saguenay : le chaînon manquant

La construction d'ici la fin de 2013 d'un lien ferroviaire entre le Port de Saguenay et le réseau québécois de chemins de fer est la pièce maîtresse qui propulsera la croissance des installations maritimes situées à Grande-Anse. «Sans desserte ferroviaire, le Port ne pouvait pas espérer d'importantes croissances», commente le directeur général Alain Bouchard, qui prévoit que les marchandises manutentionnées annuellement bondiront de 340 000 à 5 millions de tonnes d'ici cinq ans. Son optimisme repose sur la future mise en production d'un gisement de la minière BlackRock Metal près de Chibougamau. Or, les quelque 2,5 millions de tonnes de minerai de fer que prévoit produire l'entreprise à partir de 2014 pourraient être expédiés en Chine à partir du Saguenay, souhaite M. Bouchard, qui a entamé des discussions avec les dirigeants de la société. Entre-temps, le Port de Saguenay travaille à l'aménagement du parc industriel maritime intermodal, amorcé l'an dernier au coût de 4,7 M$, qui comprend 1,3 million de pieds carrés d'aire d'entreposage et de terrains industriels aménagés. L'administration portuaire souhaite ainsi attirer de grandes entreprises qui profiteront d'une nouvelle option de transport avec la desserte ferroviaire qui nécessitera des investissements de 36 M$.

80 G$ Investissements publics et privés que doit générer le Plan Nord au cours des 25 prochaines années. | Source : Gouvernement du Québec

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.