«Le Canada veut renforcer l'encadrement des activités dans l'Arctique» - Richard L. Desgagnés, avocat

Publié le 04/05/2013 à 00:00

«Le Canada veut renforcer l'encadrement des activités dans l'Arctique» - Richard L. Desgagnés, avocat

Publié le 04/05/2013 à 00:00

À compter du 4 mai, le Canada assumera pour deux ans la présidence du Conseil de l'Arctique. Quelles seront les priorités du Canada ?

Si l'on se fie aux énoncés de politique du gouvernement Harper, l'amélioration des conditions de vie des autochtones sera un enjeu central. Le développement économique de la région sera aussi sur la table. Une priorité qui risque toutefois de heurter la sensibilité des environnementalistes et de certains pays de l'Union européenne, qui voient d'un mauvais oeil l'exploitation des ressources minérales et énergétiques de l'Arctique. Ottawa souhaite d'ailleurs collaborer avec l'industrie afin d'élaborer des normes pour l'exploitation des ressources et de trouver des solutions pour développer cette région de manière durable.

Quels y sont les enjeux économiques et environnementaux ?

La fonte rapide des glaces fait en sorte que le trafic maritime dans la région augmentera beaucoup plus vite qu'on pensait. Or, il n'y a pas encore de règles communes pour encadrer l'augmentation de la circulation des navires. La protection de l'environnement est un autre enjeu. Il y a certes une entente fixant les rôles des pays limitrophes en cas de pollution de l'environnement. Mais sans moyen concret pour intervenir, ça ne vaut pas grand-chose. En cas de désastre, qui s'occupera de la décontamination, le gouvernement ou le privé ? La question reste à débattre. Tout comme l'application de normes pour valoriser les ressources gazières et pétrolières de la région. On estime que 80 % des réserves d'hydrocarbures sont confinées sur la plaque continentale de l'océan Arctique, donc en mer. Le Conseil a des normes, mais le Canada veut les rendre obligatoires pour toutes les entreprises.

Plusieurs pays s'intéressent à l'Arctique. Par exemple, la Chine, qui vient de conclure un accord de libre-échange avec l'Islande, demande également le statut d'observateur au Conseil de l'Arctique. Quelle partie d'échecs géopolitique se joue là ?

Pour la Chine et d'autres pays comme l'Inde ou la Corée du Sud, l'ouverture de nouvelles voies commerciales est une nécessité stratégique, car cela réduirait les délais et les coûts de transport pour commercer par exemple avec l'Europe. Bien entendu, ces pays ont aussi un oeil sur les ressources minérales et énergétiques de la région. Actuellement, la plus grande partie de l'Arctique appartient aux pays limitrophes que sont le Canada, les États-Unis, la Russie, la Norvège et le Danemark (Groenland). Une zone toutefois appartient à la communauté internationale. C'est cette région que les autres pays convoitent pour ses ressources naturelles.

CV

Nom : Richard L. Desgagnés

Titre : Associé et avocat

Organisation : Norton Rose, à Montréal

M. Desgagnés s'intéresse à tous les aspects des litiges commerciaux. Il est spécialisé dans les transports ainsi que dans le Nord et l'Arctique canadiens.

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Créé à Ottawa en 1996, le Conseil de l'Arctique réunit huit pays : le Canada, le Danemark (Groenland), la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Russie, la Suède et les États-Unis. Il fait la promotion des enjeux environnementaux, économiques et sociaux du développement de la région.

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