L'industrie fait de l'oeil aux scientifiques

Publié le 10/11/2012 à 00:00

L'industrie fait de l'oeil aux scientifiques

Publié le 10/11/2012 à 00:00

Près de la moitié des 5 500 emplois qui seront créés dans l'industrie de l'aérospatiale québécoise en 2012 et en 2013 proviendront de ce qu'on désigne comme du «personnel scientifique», soit des employés qui possèdent une formation en génie, selon le rapport du Comité sectoriel de main-d'oeuvre en aérospatiale (CAMAQ).

La R-D, pilier de l'industrie, en serait la principale raison. Environ 70 % de la R-D canadienne est effectuée au Québec. «Après le domaine spatial, l'aérospatiale est probablement l'un des secteurs d'activité les plus complexes. On ne conçoit pas une porte d'avion de la même façon qu'on élabore une porte de voiture», explique Serge Tremblay, directeur général du CAMAQ.

Quarante familles d'ingénieurs

Ce phénomène touche l'ensemble de l'industrie. «En 10 ans, nous sommes passés de la fabrication de pièces à l'assemblage, et à des postes hautement qualifiés», constate Stéphane Pelletier, directeur principal des ressources humaines chez Bombardier Aéronautique.

Le géant québécois jongle désormais avec plus de quarante familles d'ingénieurs, dont de nouvelles spécialisations qui ne cessent de gagner en popularité. La demande est forte d'ingénieurs en commande de vol numérique, en ergonomie et en environnement, souligne Stéphane Pelletier.

Le défi du recrutement est de taille pour les entreprises du secteur. «Dans la construction de moteur, ça prend de 10 à 15 ans pour former un ingénieur de haut niveau», signale Kevin P. Smith, vice-président des ressources humaines de Pratt & Whitney.

Non seulement les technologies - informatique, robotique - sont de plus en plus pointues, mais les contraintes ne cessent d'augmenter. «Il faut qu'ils aient les connaissances pour concevoir des moteurs qui consomment toujours moins d'essence, aussi bien pour des raisons environnementales que pour réduire les coûts», dit-il.

Techniciens plus qualifiés

Ce phénomène d'hyperspécialisation s'étend maintenant à toute la chaîne de production. «De plus en plus, nous nous doterons d'équipements et de machines plus intelligentes, de technologies plus performantes qui demanderont plus de connaissances et de qualifications de la part des techniciens», dit-il.

Un enjeu de taille dans un contexte de vieillissement de la main-d'oeuvre. Comme le souligne Kevin P. Smith, de Pratt & Whitney, «au cours des 10 à 15 prochaines années, c'est de 35 % à 40 % de nos machinistes et techniciens qui partiront» à la retraite.

Cette quête de talents représente un défi particulier dans la province. «L'industrie québécoise est relativement petite. Il est difficile d'aller chercher l'expérience sans se cannibaliser, sans piger dans les talles de nos partenaires», conclut Stéphane Pelletier.

5 % Croissance annuelle de l'industrie aéronautique d'ici 2016. Source : Comité sectoriel de main-d'oeuvre en aérospatiale

12

Chiffre d'affaires en milliards de dollars réalisé par les 215 entreprises du secteur, soit 55 % des ventes canadiennes.

70 %

Part des dépenses totales en recherche et développement effectuées par les entreprises québécoises du secteur au Canada.

50 000

Nombre prévu de travailleurs dans l'aérospatiale en 2013 comparé à plus de 42 000 actuellement.

Sources : Aero Montréal et CAMAQ

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