L'énergie, objet de tous les investissements

Publié le 06/12/2008 à 00:00

L'énergie, objet de tous les investissements

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Par Pierre Théroux

Présente dans la région depuis près de 40 ans, la Société de développement de la Baie James (SDBJ) entend soutenir davantage l'essor des entreprises cries au cours des prochaines années.

Dans son Plan de développement 2008-2010, la SDBJ souligne en effet vouloir jouer un rôle plus important auprès de la communauté d'affaires crie. Elle souhaite notamment soutenir la création de partenariats entre des sociétés cries et jamésiennes et financer plus de projets.

Pour ce faire, la société d'État " devra améliorer sa compréhension des aspirations et des enjeux économiques des communautés cries ", reconnaît Alain Coulombe, directeur du développement économique à la SDBJ.

L'embauche d'un conseiller en développement économique affecté à la clientèle crie vise justement à pallier ces lacunes. Depuis son arrivée en poste, en septembre, Pierre Chevrier est d'ailleurs rarement à ses bureaux de Matagami.

" J'ai déjà rencontré plusieurs entrepreneurs, des intervenants économiques et des familles aussi, pour mieux connaître leurs besoins et développer un réseau d'affaires ", dit M. Chevrier.

D'importants investissements publics et privés

Le territoire de la Baie James profitera d'importants investissements publics et privés au cours des prochaines années.

Dans le domaine énergétique, notamment, le projet hydroélectrique d'Eastmain-1A-Sarcelle-Rupert doit entraîner des retombées de plus de 200 millions de dollars dans la région.

Le potentiel éolien pourrait être mis en valeur, tandis que la municipalité de Baie-James songe à construire une mini-centrale hydroélectrique.

L'effervescence observée dans l'industrie minière, autant dans l'exploration que le développement de projets comme la mine Éléonore, de Goldcorp, devrait aussi fournir d'importantes occasions d'affaires. D'autant que la relative proximité des communautés cries de certains gisements miniers leur permettrait de profiter de cet essor.

" Il y a de nombreuses occasions qui s'offrent, tant pour les entreprises cries que jamésiennes ", souligne Pierre Chevrier, en précisant que la SDBJ entend justement jouer un rôle de catalyseur.

Un potentiel minier à exploiter davantage

Créée en 1971 par le gouvernement du Québec, la SDBJ travaille à la mise en valeur des ressources naturelles, autres que les ressources hydroélectriques, de la région.

Disant profiter de meilleures assises financières, la Société veut maintenant assumer un plus grand rôle dans la réalisation de projets de développement et de diversification économique sur ce vaste territoire où habitent plus de 28 000 personnes. Deux groupes de population y résident, soit les Cris (13 319 individus) et les Jamésiens (14 871).

" La mise en valeur des ressources naturelles doit profiter davantage à ces populations ", croit M. Coulombe.

Pour ce faire, la SDBJ continuera de miser sur l'essor de l'industrie minière en poursuivant ses investissements dans ce secteur. " Il faut promouvoir le potentiel minier du territoire, en travaillant particulièrement au renouvellement et à l'augmentation des réserves minérales ", explique Alain Coulombe.

L'or, les métaux de base et le diamant sont les principaux minéraux recherchés sur le territoire de la Baie-James. La recherche d'uranium suscite aussi beaucoup d'intérêt.

Fonds d'investissement de 16 millions

En 2003, la SDBJ a adopté une nouvelle politique d'investissement pour stimuler l'exploration minière sur ce territoire. L'an dernier, elle a investi 1,52 million de dollars dans neuf petites sociétés d'exploration minière.

Dans son plan de développement 2008, la Société prévoit atteindre 3 millions d'investissements d'ici la fin de 2010.

Pour ce faire, la SDBJ profite d'un Fonds d'investissement en capital de risque de 16 millions, établi en janvier 2000.

Les investissements recherchés varient de 100 000 à 500 000 $ sous la forme de participation au capital-actions ou d'achat de débentures convertibles.

Au moyen de ce fonds, la SDBJ vise autant les entreprises en démarrage que celles en croissance. Aussi, " nous ciblons tous les secteurs d'activité économique, à l'exception du commerce de détail, de l'immobilier et des projets de développement hydroélectrique ", explique M. Coulombe.

La SDBJ compte aussi sur un Fonds de développement qui participe à la réalisation d'études de préfaisabilité et de faisabilité, pouvant aller jusqu'à 50 % des dépenses engagées.

Transfert de technologies

La crise de l'industrie forestière amène la région à chercher d'autres débouchés pour ce secteur d'activité. " Nous nous intéressons entre autres au potentiel de la biomasse forestière ", dit M. Chevrier.

La SDBJ a notamment contribué à une étude sur la transformation en pâte de copeaux de branches pour la production d'éthanol, réalisée en partenariat avec le Centre technologique des résidus industriels (CTRI) du Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue et du Centre intégré en pâtes et papiers de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Le CTRI a aussi participé à un autre projet portant sur l'extraction de l'acide shikimique des aiguilles de conifères. Cet acide entre dans la composition de médicaments antiviraux. " Nous finançons des projets de recherche appliquée qui pourraient mener à des transferts de technologie dans des entreprises existantes ou en démarrage ", résume Alain Coulombe.

( REPÈRES )

Le territoire de la Baie-James fait partie de la région administrative Nord-du-Québec qui comprend aussi le Nunavik. Il est circonscrit entre le 49e et le 55e parallèle Nord. À l'ouest, la frontière de l'Ontario et le bassin de la baie de James le délimitent, alors qu'à l'est, il s'étend jusqu'à la ligne de partage des eaux entre les bassins de la baie de James et du Saint-Laurent. Le territoire de la Baie-James couvre 42 % de la région Nord-du-Québec ou 23 % de la superficie totale de la province du Québec.

pierre.theroux@transcontinental.ca

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