Ne serait-ce formidable que quelqu'un puisse montrer du doigt les meilleures aubaines à cueillir en Bourse, alors que celle-ci connaît son pire trimestre depuis la crise de 2008 ? La chasse est ouverte pour les investisseurs les plus aguerris, puisque les trois quarts des titres du S&P/TSX ont baissé depuis le 5 avril.
L'équipe quantitative de RBC Marchés des Capitaux ne prétend pas avoir de recette infaillible pour détecter les vraies aubaines, mais le courtier propose à ses clients un tri quantitatif afin de faire la distinction entre les titres qui méritent d'être sous-évalués et ceux qui pourraient offrir une occasion d'achat.
L'objectif : éviter de tomber dans le piège des fausses aubaines (value traps) qui caractérisent les entreprises dont le cours risque de baisser davantage, parce que leurs résultats ou leur situation financière se détériorent.
Le tri consiste à classer les entreprises affichant les multiples cours/bénéfices les plus bas en fonction de plusieurs critères qui mesurent notamment la tendance à court terme des bénéfices et des prévisions de bénéfices, le degré de confiance des analystes envers leurs prévisions de bénéfices, ou encore, la stabilité des bénéfices et du rendement total de l'action, etc.
Valeur ajoutée de 5 à 6 % par rapport à l'achat brut d'aubaines
En évitant les fausses aubaines, l'investisseur peut améliorer le rendement de son portefeuille, explique l'analyste Kien Lim.
Ainsi, de décembre 1979 à août 2011, le S&P/TSX a enregistré un rendement annuel de 8,7 %. L'achat systématique des titres dont le multiple cours/bénéfices est inférieur à 80 % du multiple des titres du S&P/TSX aurait donné un rendement de 15,1 %, montre le modèle de RBC.
Un investisseur qui aurait systématiquement et seulement acheté les titres affichant une accélération dans la croissance de leurs bénéfices et de leurs revenus aurait réalisé un rendement annuel de 21,2 %.
Un investisseur qui aurait investi dans les titres affichant des bénéfices peu volatils et un rendement total (appréciation de l'action plus le dividende) stable tous les mois aurait aussi obtenu un rendement de 19,9 %.
En revanche, les entreprises sous-évaluées, affichant les pires taux de croissance de leurs revenus et de leurs bénéfices, ont connu la pire performance, avec une perte annuelle de 4,2 %, de décembre 1979 à août 2011.
Voici les résultats du tri réalisé le 23 septembre. Les titres de la Banque de Montréal et de Stantec se retrouvent dans les deux classements d'aubaines solides. Par contre, Yellow Media et Dundee Corp. apparaissent dans le classement des fausses aubaines.
DE BELLES OCCASIONS D'INVESTIR...
Ces dix sociétés affichent un bon élan de leur croissance
Société, symbole / Ratio cours-bénéfice¹
Neo Materials, NEM / 8,8
Agrium, AGU / 11,6
WestJet, WJA / 10,7
Canadian Tire, CTC.A / 11,5
Banque CIBC, CM / 10,6
Banque de Montréal, BMO / 11,1
Stantec, STN / 10,0
Petrominerales, PMG / 10,6
Teck Resources, TCK.B / 10,7
Celestica, CLS / 10,0
Ces dix sociétés ont des bénéfices plus prévisibles
Canadian Western Bank, CWB / 11,8
Banque Nationale, NA / 10,2
Astral Media, ACM.A / 10,1
Banque Laurentienne, LB / 8,8
Stantec, STN / 10,0
Corus Entertainement, CJR.B / 11,8
Home Capital Group, HCG / 8,9
Banque de Montréal, BMO / 11,1
Dorel Industries, DII.B / 8,0
Bombardier, BBD.B / 8,1
... ET DE FAUSSES AUBAINES
Les bénéfices de ces dix sociétés perdent de l'élan
Société, symbole / Ratio cours-bénéfice¹
Dundee Corp., DC.A / 11,7
Yellow Media, YLO / 1,8
GMP Capital, GMP / 6,4
Taseko Mines, TKO / 11,4
ATCO, ACO.X / 11,2
Lundin Mining. LUN / 8,4
Magna International, MG.A / 8,2
Transcontinental, TCL.A / 6,0
Thompson Creek Metals, TCM / 5,8
Manuvie, MFC / 6,6
Ces dix sociétés affichent les pires taux de croissance
Yellow Media, YLO /1,8
Transat A.T., TRZ.B / 8,5
Thompson Creek Metals, TCM / 5,8
Sherritt International, S / 7,8
Mercator Minerals, ML / 8,8
OceanaGold, OGC / 11,4
Power Corp., POW / 9,6
Air Canada, AC.B / 4,6
Dundee Corp., DC.A / 11,7
Cott Corp., BCB / 10,7
¹ Des 12 derniers mois. Source : RBC Marchés des Capitaux
