Depuis un an, Linda Laliberté surfe sur un nuage. Elle et son conjoint, Pierre, possèdent enfin le pied-à-terre de leurs rêves à Mont-Tremblant, directement sur le bord de la piste Chalumeau qui mène à la remontée Porte du Soleil de la station. «Le bonheur !» s'exclame la skieuse alpine de 50 ans.

Depuis cinq ans, ce couple lavallois visitait des copropriétés dans le nord des Laurentides. «On regardait à Mont-Blanc, Saint-Sauveur et surtout Tremblant pour y dénicher un chalet de ski. On en visitait au moins trois par année. Mais on ne voyait jamais ce que l'on voulait... au prix que l'on voulait», précise Mme Laliberté.

Le couple a fini par trouver. Il a déboursé un peu moins de 260 000 $ pour acquérir une copropriété dans le secteur Domaine de la Forêt. Une unité de coin avec deux chambres, qui offre une vue sur les pistes, sur le lac Tremblant et sur le coucher du soleil. Une construction solide et bien insonorisée, au goût des deux travailleurs, propriétaires de l'entreprise Lilco Électrique, à Laval.

Ont-ils réalisé une bonne affaire ? «Ce couple a payé le prix que ce condo valait il y a 10 ans, ce qui n'est pas mal» signale Paul Dalbec, propriétaire-courtier chez Royal Lepage Mont-Tremblant depuis plus de 25 ans. Lors du pic de l'immobilier, de 2004 à 2007, ce type de produit s'est vendu jusqu'à 425 000 $, dit-il.

Le retour des Québécois

Favorisé par un développement immobilier sans précédent de 1995 à 2005, le marché de la copropriété à Mont-Tremblant a par la suite vertigineusement glissé de 20 %, voire de 40 % au fil des ans.

Cette situation a eu pour avantage de sourire aux Québécois. «Cette baisse de prix a attiré dans le secteur des gens d'ici. Ce sont davantage des Montréalais, des Lavallois et des gens de Gatineau qui achètent désormais les condos», observe Paul Dalbec. Un plus pour l'économie régionale, car ils fréquentent davantage les commerces locaux. Par exemple, Linda Laliberté fait son épicerie à Saint-Jovite et prend rendez-vous chez l'esthéticienne du village.

Actuellement, les statistiques résidentielles de Centris indiquent que le marché de Mont-Tremblant compte près de 600 condos à vendre. Conséquence : le délai de vente moyen augmente. Il occupe le rang le plus élevé de la province avec 318 jours. Trois fois plus que la moyenne québécoise. Le condo acheté par Linda et Pierre était d'ailleurs sur le marché depuis près d'un an.

«Cela demeure un marché d'acheteurs, dit Paul Dalbec, mais les candidats à l'acquisition ne devraient pas trop attendre. La reprise est lente, mais on la sent venir.»

Moins cher que le Sud

Au cours des 12 derniers mois, les ventes de copropriétés dans la région ont augmenté de 13 %. «Le prix moyen a même fait un bond de 3 %, passant de 236 000 $ à 243 345 $», dit Daniel Vandal, directeur général de la Chambre immobilière des Laurentides. Au total, les ventes immobilières, comprenant les unifamiliales et les plex, ont grimpé de 15 %, ajoute M. Vandal.

Dire que Linda Laliberté et son conjoint, Pierre, ont hésité entre Tremblant et la Floride pour acheter leur pied-à-terre ! Mais en faisant le calcul des frais fixes de condo de 15 000 $ exigés en Floride, additionnés au prix d'achat et aux frais de transport pour profiter du logement, le couple a jugé qu'il était plus judicieux d'investir dans le Nord. «J'aurais aimé posséder ce type de chalet lorsque mes deux enfants étaient plus jeunes. Qu'à cela ne tienne, Pierre et moi allons, je l'espère, en profiter, avec nos futurs petits-enfants», dit, heureuse, la copropriétaire.

375 jours Temps moyen requis pour revendre une copropriété à Mont-Tremblant au quatrième trimestre de 2012, en hausse de 104 jours par rapport à la même période l'an dernier | Source : Chambre immobilière des Laurentides