Hydro-Québec met fin aux subventions

Publié le 13/10/2012 à 00:00

Hydro-Québec met fin aux subventions

Publié le 13/10/2012 à 00:00

D'ici janvier, Hydro-Québec abolira son programme de subvention à la géothermie qu'elle ne juge plus rentable. Une décision qui risque de couper les ailes à cette industrie qui commençait à connaître une certaine popularité dans la province.

Dans son plan global en efficacité énergétique, présenté à la Régie de l'énergie en août, Hydro-Québec indique que le programme de soutien à la géothermie n'est pas rentable. Après un calcul de rentabilité, «le résultat de ce dernier demeure négatif», peut-on y lire. Hydro-Québec souhaite mettre fin au programme dès le 31 décembre.

La société d'État estime le programme inefficace en raison d'un taux d'opportunisme qui s'élève à 49 %. Par courriel, un conseiller en communication d'Hydro-Québec, Louis-Olivier Batty, explique la décision : «Dans un contexte où les analyses nous démontrent un taux élevé d'opportunisme, c'est-à-dire où les gens qui souhaitent installer un système géothermique le feraient même s'il n'y avait aucun appui financier offert, le programme n'est donc plus rentable et justifié pour notre clientèle.»

Il précise : «Hydro-Québec adapte ses programmes en efficacité énergétique en fonction de la réalité des marchés et des besoins de sa clientèle tout en minimisant leur impact budgétaire sur les tarifs.»

Le programme, lancé en 2007, a pour but de soutenir financièrement l'installation de systèmes de chauffage géothermique dans les bâtiments résidentiels existants ou les maisons neuves. Son objectif est double : stimuler la demande et structurer l'offre.

L'industrie très inquiète

L'impact de cette décision sera «dramatique» pour l'industrie, dit Denis Tanguay, président de la Coalition canadienne de l'énergie géothermique (CCEG). À la suite de la mise en place du programme, en 2007, plusieurs entreprises ont fait des investissements majeurs pour développer un portefeuille de services attrayants. Celles-ci n'auront pas eu le temps de rentabiliser leurs investissements, dit M. Tanguay.

«Si on tire la plogue trop tôt, dans un contexte de transformation des marchés, c'est clair que les entreprises vont souffrir. Il y en a qui n'auront pas les reins assez solides pour amortir leurs investissements, notamment celles qui ont investi dans des équipements de forage», soutient-il, déçu.

L'annonce arrive alors que l'industrie de la géothermie gagne en popularité au Québec. Quasi inexistante il y a une décennie, elle a enregistré une croissance fulgurante au cours des cinq dernières années en quadruplant sa valeur commerciale. Celle-ci oscille de 75 à 100 millions de dollars, selon les estimations de la CCEG, ce qui représente près du quart des unités posées dans l'ensemble du Canada.

La CCEG contestera les résultats d'Hydro-Québec au cours des prochaines audiences de la Régie de l'énergie afin de préserver le programme qu'elle considère comme indispensable à l'éclosion de l'industrie.

Denis Tanguay déplore que de tels programmes puissent être abolis sans préavis. Selon lui, l'idéal serait de laisser une certaine période de réaction aux entreprises du secteur, afin qu'elles aient le temps de «se retourner de bord».

La décision d'Hydro-Québec ne surprend toutefois pas Pierre-Olivier Pineau, professeur à HEC Montréal et spécialisé en énergie. «L'aide était marginale, et je doute que les gens qui installent des systèmes géothermiques le fassent à cause d'incitatifs financiers», dit-il. L'accroissement de l'efficacité énergétique passe davantage, selon lui, par des mesures incitatives qui visent l'amélioration des «enveloppes thermiques et la gestion de la température des bâtiments».

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.