Après avoir ouvert un bureau de représentation à Toronto et à Vancouver, Hong Kong installe maintenant une tête de pont à Montréal.
Le Bureau économique et commercial de Hong Kong (HKETO) vient en effet de nommer Guy Nolin, ancien conseiller aux relations internationales à la Ville de Montréal, à titre de consultant principal pour le Québec, illustrant ainsi sa volonté d'intensifier ses relations avec les institutions et les gens d'affaires québécois.
Pourquoi cet intérêt maintenant ? Le fait que Québec prépare une nouvelle stratégie internationale n'y est pas étranger. «Nous constatons qu'à la lumière du contexte actuel - crise économique en Europe, problèmes aux États-Unis - la volonté québécoise de diversifier ses marchés d'exportations en Chine et en Asie en général est plus forte que jamais, signale Gloria Lo, directrice du HKETO à Toronto. Or, Hong Kong est un excellent tremplin sur la Chine continentale et sur l'Asie, surtout pour les PME ne disposant pas des ressources équivalentes à celles des grandes entreprises pour faire affaires directement avec la Chine continentale, relativement difficile à percer.»
Même si Hong Kong est devenue partie intégrante de la Chine en 1997, elle a conservé son propre système juridique et fiscal. On y parle anglais, on y pratique la Common Law, la fiscalité y est moins opaque qu'en Chine continentale, de même que le système douanier. La réglementation sur la propriété intellectuelle est conforme aux normes de l'Organisation mondiale du commerce.
Bref, «il y a moins de risques à faire affaire à Hong Kong», témoigne Edward Weinstein, pdg de Globe Electric, à Montréal, une des entreprises québécoises présentes à Hong Kong.
«Cela sécurise les gens d'affaires», renchérit Carl Gravel, directeur à la BDC et coordonnateur de la section québécoise de l'Association commerciale Canada Hong Kong, qui regroupe une trentaine d'entreprises d'ici.
Entente entre Hong Kong et la Chine
En général, une entreprise étrangère installe ses services administratifs, de contentieux, d'ingénierie et de financement à Hong Kong, tandis qu'elle implante ses usines et son contrôle de la qualité sur le continent.
En 2004, Hong Kong a signé une entente de libre-échange avec la Chine continentale, si bien qu'y être établi donne les mêmes avantages, sans avoir à conclure des coentreprises. En outre, Hong Kong est le lieu de plusieurs foires et congrès où se rendent des gens d'affaires de Chine et d'autres pays asiatiques.
Hong Kong est-elle en concurrence avec Shangaï ou Beijing ? «Pas du tout», tranche Mme Lo. «Beijing nous a reconnus dans notre rôle.»
Le nouveau consultant de Hong Kong au Québec a déjà commencé son travail : des séminaires ont eu lieu à Montréal et à Québec avec une soixantaine de PME dans chaque ville, et Hong Kong a participé au Salon international du design d'intérieur de Montréal (SIDIM). Car parmi ses nouvelles orientations, Hong Kong privilégie les industries créatives, l'innovation, les technologies et les sciences de la vie, des industries fortes au Québec.
7 millions d'habitants
1,6 G$
Exportations du Canada vers Hong Kong en 2011
Elles sont présentes à Hong Kong
Bombardier McMillan Maison Simons Aldo Canadian Tire Université McGill
Global Electric
2e meilleure place d'affaires du monde au palmarès 2010 de la Banque mondiale
La ville la plus mondialisée en 2010, selon Ernst & Young
