Groupe Delom passe le témoin à l'interne

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Groupe Delom passe le témoin à l'interne

Publié le 19/05/2012 à 00:00

C'était en 2000. Jean-Yves Sarazin et son frère Marc, respectivement pdg et vice-président exploitation du Groupe Delom, partent en vacances ensemble. Dans l'avion, ils constatent que, s'il leur arrivait quelque chose, personne ne serait prêt à prendre la relève à la tête de l'entreprise. Au Groupe Delom, ça a été l'élément déclencheur de la planification de la relève de troisième génération.

Jean-Yves Sarazin, qui avait pris la succession de son père, lequel a fondé l'entreprise en 1986, avait ce souci en tête depuis longtemps.

«Assurer la continuité de l'entreprise, c'est la tâche primordiale d'un chef d'entreprise, affirme-t-il. Ça a toujours été une préoccupation pour moi, d'autant que je savais que les statistiques n'étaient pas en notre faveur.» En effet, seulement 15 % des entreprises familiales survivent à une relève de troisième génération.

Ensuite, ils se sont demandé qui pouvait prendre la relève à la tête de cette entreprise, qui offre des services dans le domaine de l'équipement électromécanique et rotatif industriel.

«C'est sûr qu'on aimerait qu'une entreprise familiale reste dans la famille, reconnaît Jean-Yves Sarazin, 60 ans. Mais il fallait choisir la meilleure personne pour l'entreprise, pas le meilleur des Sarazin ! Il y a toujours quelqu'un que le pouvoir intéresse, mais il fallait aussi avoir les aptitudes. Le bilan, c'est qu'on tombait sur les cousins, les cousines. Mais on ne voulait pas de chicane de famille.»

Finalement, le choix de Mario Montpetit, entré dans la société comme ingénieur à l'âge de 23 ans et ayant gravi les échelons, s'est imposé.

Transmettre la culture

«Il était clair que je voulais transmettre la société à quelqu'un de l'intérieur, car je voulais léguer sa culture, pouvoir continuer à participer et voir grandir l'équipe», indique Jean-Yves Sarazin.

Mario Montpetit, pressenti comme releveur potentiel en 2000, a pris les rênes de l'entreprise huit ans plus tard, alors qu'il était âgé de 44 ans, après un processus planifié de transfert progressif des responsabilités et de l'actionnariat. Une nouvelle étape de la passation s'est réalisée en novembre dernier. Mario a acquis 40 % de l'actionnariat du Groupe Delom comparativement à 25 % depuis 2007, les frères Sarazin réduisant leur participation à 24 % par rapport à 57 % avant 2007. Les cadres ont toujours été actifs dans le Groupe, et ils détiennent encore 36 %.

Jean-Yves Sarazin préside toujours le CA et espère conserver ce rôle encore quelque temps. Pour ce qui est du quotidien de l'entreprise, «le nombre de dossiers que je gère diminue de plus en plus», constate-t-il.

«Dès 2007, j'ai eu le souci de ne pas faire d'ingérence, car je sais que c'est une étape où il peut y avoir des accrochages», confie-t-il.

De fait, la transition semble s'être bien passée. Bien sûr, «c'est émotif de part et d'autre. Ça va toujours trop vite pour l'un et pas assez pour l'autre, selon Mario Montpetit, mais on a toujours agi dans le respect, la transparence et la communication.»

Mario Montpetit a maintenant les coudées franches pour faire évoluer l'entreprise, qui compte plus de 320 employés, même s'il peut toujours profiter de l'expérience de Jean-Yves Sarazin. Celui-ci est en effet régulièrement sollicité pour «valider nos choix», indique l'actuel pdg.

PROFIL

Activité de l'entreprise : Équipement électromécanique et rotatif industriel

Année de fondation : 1963

Siège social : Arrondissement Pointe-aux-Trembles, Montréal

Effectif : 320

Marchés : Amérique du Nord, Europe et Amérique du Sud

Chiffre d'affaires : Plus de 45 M$

Actionnariat : Mario Montpetit (40 %), cadres (36 %), Jean-Yves Sarazin et son frère, Marc (24 %)

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