Grand Prix F1 et Festival Western, même combat !

Publié le 09/06/2012 à 00:00, mis à jour le 07/06/2012 à 09:19

Grand Prix F1 et Festival Western, même combat !

Publié le 09/06/2012 à 00:00, mis à jour le 07/06/2012 à 09:19

Festival Western de St-Tite, visite guidée de Saint-Élie-de-Caxton, Sentier poétique de Saint-Venant-de-Paquette... Pour que l'industrie touristique améliore sa performance, crée plus d'emplois et génère de la richesse, il faut mettre à contribution les forces des plus grands et le charme des plus petits.

Le Québec a eu sa grappe pharmaceutique, sa grappe aéronautique, sa grappe du meuble... il aura peut-être sa grappe équestre si le Festival Western de St-Tite fait des petits, comme le souhaite le Conseil local de développement de Mékinac, en Mauricie.

En fait, selon le CLD, le Festival Western est une activité porteuse autour de laquelle il est possible de développer tout un réseau d'activités liées aux chevaux : auberges, randonnées, centres d'entraînement, sans compter le Festival lui-même, dont les retombées s'élèvent maintenant à 34 millions de dollars pour 10 jours de festivités.

C'est le Québec touristique d'aujourd'hui, où l'imagination, la quête d'identité, la reconnaissance des atouts locaux et un solide sens de la mise en marché deviennent centraux dans une stratégie touristique globale.

Évidemment, si on dispose d'un Rocher Percé ou d'un Grand Prix de Formule 1, une bonne partie du travail est déjà fait. C'est la grande séduction. Mais ce n'est pas le cas partout au Québec. Or, toutes les régions veulent des touristes, quitte à multiplier les petites séductions en travaillant plus fort pour les inciter à venir séjourner chez elles.

Des retombées de 10,4 milliards de dollars

Pourquoi cette volonté de consolider ou de renouveler les bases de son industrie touristique ? Parce qu'on a plus que jamais «la conviction qu'elle peut jouer un rôle plus important dans l'économie québécoise». Cette profession de foi est tirée du rapport présenté au printemps à la ministre Nicole Ménard par le Comité performance de l'industrie touristique, devenu le Comité directeur en tourisme, présidé par Gilbert Rozon.

En tout cas, les statistiques, elles, sont déjà convaincantes. En 2011, le Québec a récolté 10,4 G$ en revenus de cette industrie. C'est 2,5 % de son PIB. Les quelque 30 000 entreprises actives dans le secteur emploient 400 000 personnes, et c'est probablement un chiffre prudent compte tenu de la multitude de fonctions liées à l'accueil, au loisir ou au service à la clientèle.

Dépoussiérer les pratiques

Mais le rapport Rozon faisait également état de la nécessité de dépoussiérer les pratiques de l'industrie. De plus, il évoquait la nécessité de bien ajuster le tir pour faire du Québec une destination internationale, offrant des produits d'appel de qualité mondiale. En d'autres termes, il valait mieux privilégier des pôles touristiques que d'éparpiller les efforts. Surtout que les fonds nécessaires aux investissements ne sont jamais suffisants.

«Misons juste et Dieu reconnaîtra les siens», auraient fort bien pu ajouter les auteurs du rapport. Cette prise de position entraînait cependant des remous. Oui au Festival de jazz, peut-être au Mondial des Cultures de Drummondville, mais fallait-il en échange oublier le Festival en chanson de Petite-Vallée, en Gaspésie ? Une fois les gros servis, allait-il en rester pour les autres ? Et surtout, fallait-il au passage sacrifier l'offre touristique de terroir, si chère au coeur des Québécois ?

La réponse vient probablement des résidents de Mékinac, ou de leurs presque voisins du CLD des Chenaux, qui entendent développer autour de la pêche aux petits poissons du même nom un tourisme hivernal intégré. Ou encore, de toutes les régions du Québec qui reconnaissent l'urgence d'élever le niveau du jeu en matière de tourisme.

La grandeur du fleuve

C'est vrai que des visiteurs étrangers ne traverseront pas en foule la moitié de la planète pour aller à la Fête des chants de marins de Saint-Jean-Port-Joli. Mais ils peuvent être fascinés par la grandeur du fleuve. La popularité grandissante des croisières le montre bien. Or, quand ces gens débarquent ici, quand ils tombent sous le charme de ce coin de pays, il leur arrive fatalement de vouloir partir en excursion pour en découvrir davantage...

De là l'importance d'être bien préparé pour les accueillir au passage. Pas par des produits de misère, mais par une offre de grande qualité qui dépasse le seul pittoresque. Lorsqu'on y parvient, la boucle est bouclée. Les grands événements attirent l'attention, les attractions locales ajoutent de la saveur. Mais on peut également viser une clientèle plus nichée, en misant sur un atout qu'on avait peut-être négligé au fil du temps : les individus eux-mêmes et leur rapport avec le milieu.

Pensez à Saint-Élie-de-Caxton, dans la partie ouest de la Mauricie. C'était un village presque assoupi, jusqu'à ce qu'il soit mis sur la carte par son résident le plus célèbre : le conteur Fred Pellerin. On peut aujourd'hui le visiter muni d'un audioguide pour en apprendre plus sur le lieu et ses personnages, en carriole ou à son propre rythme en laissant flotter son imagination. Au bout du compte, le village ajoute ainsi ses particularités à l'offre globale de la MRC de Maskinongé.

Saint-Élie et ses lutins vous laissent froid ? Vous pourriez alors aller vous perdre au bout de l'Estrie, à Saint-Venant-de-Paquette, et parcourir tranquillement son Sentier poétique, d'après une idée originale de Richard Séguin. Ce sentier fait découvrir aux visiteurs la poésie des Cantons de l'Est et du Québec, grâce à un aménagement naturel, forestier et horticole soigneusement mis en valeur.

Ambassadeurs enthousiastes

Vous préférez le plein air ? C'est à Claudine Roy, propriétaire du restaurant le Brise-Bise, à Gaspé, que nous devons la Traversée de la Gaspésie, ce parcours de ski de fond à travers les Chic-Chocs qui définit maintenant l'aventure hivernale au Québec. Chaque année, environ 200 fondeurs d'ici - et maintenant d'ailleurs - se joignent à ce pèlerinage à la fois exigeant et festif. Autant d'ambassadeurs enthousiastes qui «vendent» ensuite mieux que quiconque une dimension cachée de la Gaspésie.

Il en existe un peu partout au Québec de ces événements attachants, liés à l'engagement de personnes passionnées par leur milieu et attirant une clientèle intéressée par d'autres registres. Leur développement permet d'ouvrir un autre front dans l'offensive touristique globale. Tout le monde ne peut pas compter sur un mont Tremblant, un cap Tourmente , un Moulin à images, ou un Casino du Lac-Leamy. Il faut alors puiser à d'autres sources. C'est ici que l'imagination vient en renfort.

Dans le rapport Rozon, on déplorait que les produits touristiques d'ici soient vieillissants et que les nouveaux projets ne soient pas assez nombreux, d'autant plus que la concurrence planétaire est plus rude que jamais. «La Belle Province» a peut-être été une expression sympathique, mais il y a longtemps que ça ne suffit plus comme slogan...

rené.vezina@tc.tc

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