Elle prend le relais pour hisser la Banque TD au 3e rang dans ses marchés

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Elle prend le relais pour hisser la Banque TD au 3e rang dans ses marchés

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Christine Marchildon aime les défis. Elle s'en est fixé un de taille pour les prochaines années : faire en sorte que la TD devance la Banque Laurentienne, la Banque de Montréal, la Banque Royale et la CIBC pour ne laisser devant elle que Desjardins et la Banque Nationale dans les marchés choisis au Québec.

Dans l'ascenseur vers son bureau, au centre-ville de Montréal, la nouvelle présidente d'Équipe Québec affiche sa joie. La veille de notre rencontre, l'Office de la langue française a récompensé le travail des services de traduction de la Banque TD. Christine Marchildon se réjouit doublement. Le prix prouve à ses patrons qu'elle avait bien raison de plaider pour le rapatriement à l'interne de la traduction, qui était sous-traitée à son arrivée en 2004. Ce Mérite du français sert aussi ses visées de croissance dans la Belle Province.

Celle qui a pris la relève de Bernard Dorval en janvier voit grand. «Je veux que la Banque TD figure parmi les trois plus importantes institutions financières du Québec, dans les marchés que nous avons choisi d'investir.»

L'objectif est ambitieux, mais la dirigeante compte sur un appui important : Ed Clark, son pdg, réaffirmait récemment que le Québec, où la TD est peu présente, représente un des principaux axes de croissance de la deuxième banque canadienne.

«L'organisation comprend l'importance du Québec et fournit les outils et le soutien dont nous avons besoin», apprécie Mme Marchildon, qui a auparavant travaillé chez Desjardins et à la Banque de Montréal. Les investissements sont à l'avenant : des 25 à 30 succursales ouvertes chaque année, 7 à 10 le sont au Québec.

À la Banque TD depuis huit ans, Christine Marchildon travaillait de très près avec Bernard Dorval, à titre de première vice- présidente, région du Québec. Comme elle était «au coeur de la stratégie d'expansion», la transition à la tête d'Équipe Québec, composée des responsables des différentes unités d'affaires, s'est faite dans la continuité. D'autant plus que la dirigeante avait pris soin de bâtir un solide réseau de contacts au siège social, ce qui lui permet de trouver la bonne oreille à qui parler de la réalité québécoise.

Cibler l'émotif

Pour ravir des parts de marché à Desjardins, à la Banque Nationale et à la Banque Laurentienne, la Banque TD vise à toucher la fibre identitaire des Québécois. Elle s'est ainsi associée au Festival de Jazz de Montréal, au Musée des beaux-arts de Montréal et au Musée national des beaux-arts du Québec.

«Le culturel, c'est émotif et important pour les Québécois. C'est une bonne façon de les rejoindre.» Grâce à des partenariats à long terme, préférés aux commandites éparses, la Banque souhaite être clairement associée à certains créneaux culturels.

Mme Marchildon table également sur la diversité pour croître. Les nombreuses embauches depuis le milieu des années 2000 lui ont permis de faire le plein de jeunes, souvent issus des communautés culturelles. Comme dans toutes les institutions financières, les employés doivent réseauter. «Quand ils sentent que nous les appuyons, que ce soit auprès des chambres de commerce culturelles ou des associations de gais et lesbiennes, ça les motive encore plus.»

Pas question de tapisser le Québec

D'ici la fin de 2013, Christine Marchildon prévoit compter 130 succursales au Québec, ce qui dépasse l'objectif initial de 125. Une cadence qui sera maintenue ensuite, avec «sept à dix nouvelles succursales par an, facilement». Pas question de croître tous azimuts. Dans la mire : Montréal, la Rive-Sud, la Rive-Nord et, dans une moindre mesure, Québec. «Ce qui ne veut pas dire qu'on ne profitera pas d'occasions en dehors de ces marchés.»

La TD a retenu une importante leçon de son expansion américaine : se concentrer dans certains marchés rapporte. L'impact est alors plus fort et la masse critique, plus rapidement atteinte.

Mettant de l'avant son dynamisme, ses projets de croissance au Québec et sa présence nord-américaine, la TD débauche des courtiers en placement et des directeurs de comptes commerciaux chez ses concurrents.

Des employés qui amènent leurs compétences, leur crédibilité... et une clientèle. «Ça aide, évidemment, qu'ils soient déjà connus dans le marché.» Les prêts aux entreprises ont connu, à preuve, une croissance très rapide.

Avec ses nombreux projets, Christine Marchildon espère faire de la TD au Québec «quelque chose d'important». En cours de route, elle compte bien préparer la relève de cadres supérieurs québécois, «des gens d'envergure, qui contribueront à un haut niveau à l'avancement de la banque.»

"Comme elle le fait aux États-Unis, la TD mise sur son service à la clientèle - maintes fois récompensé par J.D. Power - et ses heures d'ouverture pour se démarquer. Avec 110 succursales ouvertes la fin de semaine, dont 17 le dimanche, elle devance largement la concurrence à ce chapitre.

POURQUOI

Christine Marchildon dirige les activités de la Banque TD au Québec depuis janvier, après le départ à la retraite de Bernard Dorval. Dans l'industrie bancaire depuis près de 40 ans, Mme Marchildon occupe des postes de cadre supérieure depuis plus de 25 ans. Elle a été vice- présidente au Mouvement Desjardins, avant de devenir directrice générale au Québec pour la BMO Banque privée Harris, puis de faire le saut à la Banque TD en 2004.

«Nous gérons l'augmentation des dépenses de façon rigoureuse, car nous sommes modérément inquiets du climat économique.» - Christine Marchildon

TD CANADA TRUST AU QUÉBEC

5 000

Employés au Québec. Au total, l'institution emploie 85 000 personnes.

114

Nombre de succursales au Québec

61,2

Heures d'ouverture des succursales par semaine

2e

Rang parmi les banques au Canada (actifs et capitalisation bousière)

6e

Rang parmi les banques en Amérique du Nord quant au nombre de succursales

108

Courtiers en prêts hypothécaires mobiles au Québec

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