Du bois nigérian aux condos de luxe

Publié le 12/05/2012 à 00:00

Du bois nigérian aux condos de luxe

Publié le 12/05/2012 à 00:00

Presque inconnu au Québec, Giorgio Tartaglino a racheté un terrain de Tony Accurso à prix d'or à deux pas du Centre Bell, quelques jours avant l'arrestation de l'homme d'affaires controversé. À 60 ans, le résident de Monaco prépare la construction d'un deuxième projet de copropriétés.

Le vieux routier de l'immobilier a fait son premier achat ici, il y a près de 40 ans. Pendant des années, Giorgio Tartaglino est resté discret. Jusqu'en 1992, il se consacrait plutôt à l'entreprise familiale d'exploitation forestière au Nigeria. Les investissements montréalais étaient confiés à son partenaire Monit International, un grand propriétaire et gestionnaire dirigé par Barry Kotler. «Je venais au Canada de deux à quatre fois par année, pour deux ou trois mois», raconte Giorgio Tartaglino lors d'une rencontre avec Les Affaires.

Mais au début des années 2000, il se fait plus visible dans le petit monde de l'immobilier. Giorgio Tartaglino achète alors deux terrains stratégiquement situés en plein coeur du centre-ville. En 2003, il construit sur l'un d'eux son premier projet, le Roc Fleuri, une tour de copropriétés à l'angle du boulevard de Maisonneuve et de la rue Drummond. En plein Golden Square Mile, le quartier le plus prestigieux du centre-ville, l'immeuble de 24 étages met l'accent sur le luxe et la haute sécurité. Il abrite notamment les condos de Gaétan Frigon, ancien pdg de la Société des alcools du Québec, et de Luc Benoît, ancien président de Tecsult, la firme de génie-conseil rachetée par Æcom en 2008.

Deux nouvelles tours

Maintenant que la récession est passée, Giorgio Tartaglino réitère l'expérience. D'un jour à l'autre, lui et son homme de confiance, Serge Labelle, ouvriront officiellement leur bureau de vente pour le Roccabella, deux tours de 32 étages qu'ils comptent construire boulevard René-Lévesque Ouest, entre les rues de la Montagne et Drummond. Un projet de 120 millions de dollars et 512 unités. Le premier des deux gratte-ciel devrait être terminé en 2015.

Le basilaire commun des deux tours abritera des espaces commerciaux. Il comptera des commerces de service et d'alimentation : pâtisseries, prêt-à-manger, un coiffeur... «Des choses simples qui sont à la base de la vie de tous les jours, dit Giorgio Tartaglino. Au centre-ville, les gens ont besoin de magasins, de services.»

Sur le lot racheté de Tony Accurso, rue de la Montagne, il pourrait décider de construire une troisième tour. Mais ce sera dans plusieurs années, après l'érection des deux premières.

Vieille histoire d'amour

Avec ce nouveau projet, Giorgio Tartaglino confirme son attachement pour Montréal, qui remonte à 1973, année du premier investissement de sa famille ici. «C'était une mauvaise période en Europe, raconte-t-il. Nous avions peur du communisme... Je suis venu de Turin pour investir mon argent de même que celui de ma famille et d'amis.»

C'était deux ans après la mort de son père. À 20 ans, Giorgio Tartaglino devait prendre le relais et voulait réinvestir le trésor de son clan, qui a fait fortune dans le bois africain.

«J'ai rencontré une personne en Italie, à l'époque, qui avait acheté l'un des premiers immeubles revendus par Barry Kotler», explique Giorgio Tartaglino. C'est ce qui l'a amenée ici. «À l'époque, j'avais envisagé New York, Montréal et Toronto, dit-il. Mais les deux autres villes m'effrayaient, parce qu'elles comptent plus d'un centre-ville.»

Citoyen italien, résident monégasque s'étant enrichi en Afrique, le promoteur partage aujourd'hui ses investissements entre Montréal et Nice, où il exploite des locaux commerciaux. La structure de propriété de ses entreprises témoigne d'ailleurs de ces racines diverses... et de son goût pour l'investissement à l'étranger. Ses sociétés immobilières appartiennent à MC International SA, enregistrée au Luxembourg.

Jusqu'en 2009, Giorgio Tartaglino détenait également deux immeubles de bureaux avec sa soeur, Ornella, également dans le centre-ville de Montréal. Le 606, rue Cathcart et le 550, rue Sherbrooke Ouest appartiennent à deux compagnies différentes, elles-mêmes détenues par une autre entreprise québécoise, qui, elle, appartient à Tersar Finance Luxembourg SA, enregistrée en Suisse.

Aujourd'hui, Giorgio et sa soeur n'ont plus de relation d'affaires. Après une dispute sur la gestion de leurs actifs qui s'est rendue jusqu'en Cour supérieure, il lui a revendu ses parts des immeubles de bureaux. «Je suis la représentante officielle de la compagnie d'outre-mer qui les détient», confirme Ornella Tartaglino. Elle refuse de préciser si elle est aussi devenue la seule propriétaire de Tersar Finance, la compagnie suisse. «Je ne suis pas autorisée à vous répondre.»

Si le frère et la soeur se sont brouillés, les deux semblent avoir définitivement adopté Montréal. Les deux Monégasques tâchent même de convaincre leurs fils respectifs de s'installer ici pour travailler avec eux. Le fils d'Ornella travaille maintenant avec elle.

Giorgio, lui, attend le sien d'ici septembre. Avec Serge Labelle, il doit l'aider dans la construction du Roccabella. Après tout, l'entreprise familiale en a pour des années à superviser des grues devant le Centre Bell !

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