La chaîne Dollarama, qui compte faire son entrée en Bourse cet automne, a encore de l'élan pour poursuivre sa croissance, croient les experts en commerce de détail. Reste à voir si son bénéfice suivra la même trajectoire.

" Dans une période économique difficile, il y a encore du potentiel de croissance pour Dollarama, croit JoAnne Labrecque, professeure de marketing à HEC Montréal. Tout le monde est plus sensible au prix. "

La spécialiste observe que Dollarama se démarque des autres magasins à escompte par la vaste taille de ses commerces et par son marchandisage bien ordonné.

" Le consommateur qui se rend chez Dollarama sait qu'il trouvera les produits qu'il cherche, et à prix moindre qu'ailleurs. Le positionnement de cette chaîne est bien établi ", dit Mme Labrecque.

Bientôt en Bourse

La société montréalaise fondée en 1992 par Larry Rossy a l'intention de procéder à un premier appel public à l'épargne d'environ 250 millions de dollars cet automne. Un prospectus a été déposé auprès des autorités en valeurs mobilières.

Avec 585 points de vente, le leader canadien des magasins à 1 $ profite du dégel récent des marchés financiers.

Son équivalent américain, Dollar General, compte pour sa part recueillir 750 millions de dollars américains grâce à une émission publique d'actions.

Le produit du placement aidera Dollarama à réduire sa dette. L'entreprise a été acquise par emprunt par le fonds d'investissement américain Bain Capital en 2004. Bain détient 80 % de la société et Larry Rossy, 20 %.

Ouverture de 30 à 40 magasins par année

" Si Dollarama s'inscrit en Bourse, j'en achète ", dit Joël Paquin, président de Paquin recherche et associés, une firme d'études de potentiel de marché et de localisation.

" Je connais beaucoup de secteurs où elle n'est pas présente. Son potentiel de croissance est énorme. "

Il donne en exemple le secteur de Le Gardeur, dans la banlieue nord-est de Montréal, qui compte 17 000 habitants, où Dollarama est encore absente.

Dollarama prévoit ouvrir de 30 à 40 commerces par année. Elle en a ouvert 101 depuis 2008, principalement dans les autres provinces. L'investissement requis pour l'ouverture d'un magasin est habituellement absorbé en moins de deux ans. Son centre de distribution et ses entrepôts ont la capacité de desservir 150 magasins de plus qu'actuellement. À terme, la société vise à exploiter quelque 900 magasins au Canada.

Plus de produits

Depuis février 2009, la société offre des produits à divers prix fixes, variant de 1 à 2 $, plutôt que seulement des articles à 1 $. Les produits dont le prix excède 1 $ comptent pour le quart des ventes. Les ventes de magasins ouverts depuis un an progressent de plus 7 % depuis le lancement de sa stratégie de divers prix fixes.

" C'est une décision qui lui rapporte beaucoup ", souligne Marie-Claude Frigon, associée chez RSM Richter Chamberland. " Ça lui permet d'offrir des produits supplémentaires et ça lui permettra d'augmenter les ventes dans les magasins ouverts depuis plus d'un an. "

Si les ventes progressent régulièrement, sa rentabilité est plus aléatoire, notamment à cause des variations du taux de change. Au dernier trimestre, l'entreprise a affiché un bénéfice de 26,6 millions, attribuable en grande partie à un gain de change sur un emprunt libellé en dollars américains.

La majeure partie de sa dette à long terme de 838 millions de dollars et plus de la moitié de ses achats sont en dollars américains, alors que ses ventes et ses frais d'exploitation sont en dollars canadiens.

Dollarama réalise des ventes de 1,1 milliard de dollars par année et a un actif de 1,36 milliard. Pour l'exercice annuel clos le 1er février 2009, la société a réalisé une perte nette de 15 millions.

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