Des programmes en constante évolution

Publié le 16/01/2010 à 00:00

Des programmes en constante évolution

Publié le 16/01/2010 à 00:00

La maîtrise en administration des affaires (MBA) est le " Sésame " qui permet d'accéder aux postes à responsabilités élevées dans le monde des affaires. Malgré le ralentissement économique, qui a entraîné une baisse des inscriptions dans les programmes à temps partiel dans certaines universités l'an dernier, la croissance du nombre de diplômés en Amérique du Nord et en Europe s'élèverait à 10 %, selon les résultats des tests GMap dans les écoles de gestion. Elle atteindrait jusqu'à 25 % dans certains pays émergents comme l'Inde et la Chine.

Les universités canadiennes dispensent près de 150 programmes de MBA. Cours du soir, de fin de semaine, intensifs ou sur cinq ans, à distance ou à l'étranger, les formules se diversifient pour s'adapter à un environnement en constant changement.

La spécialisation dans des secteurs très pointus et les formations raccourcies qui s'inscrivent mieux dans l'emploi du temps de plus en plus serré des gens d'affaires sont les deux tendances à noter.

Un programme international

Le programme exécutif international MBA-FSI (Financial services and Insurance) est offert depuis l'automne 2008 conjointement par HEC Montréal et par la Faculté de gestion Desautels de l'Université McGill. Il forme des cadres de haut niveau qui travaillent dans des institutions financières, des compagnies d'assurance et des firmes d'investissement. Créé en Europe il y a une dizaine d'années, le MBA-FSI s'étale sur deux ans. Il comprend six modules de deux semaines chacun qui ont lieu dans autant de pays : Belgique, Suisse, Canada, États-Unis, Grande-Bretagne et Chine. " Le programme s'adresse à des personnes dont on a identifié le talent dans les entreprises. Le volet international permet de rencontrer des acteurs importants du même secteur dans différents pays et d'aller puiser de l'intelligence dans le marché " indique Pierre Toth, directeur du programme. Conçu pour les élites, ce programme très sélect coûte 64 000 $, plus 3 800 $ par module pour les frais de déplacement.

Un MBA hybride avec des cours à distance

À partir de l'automne 2010, l'Université Laval offrira un MBA pour cadres en exercice, en mode hybride, sur 24 mois. La moitié des cours seront donnés à distance. Adapté pour les gens en emploi, le programme est fondé sur le partage des expériences. Pour y être admis, il faut avoir exercé au moins cinq ans dans un poste de responsabilités. En plus des cours de base en comptabilité, en finance et en marketing, la formation est axée sur la gestion des équipes de travail. Tous les mois, les étudiants se retrouvent lors d'une fin de semaine d'intégration. Les cours alternent au rythme de trois fins de semaines en classe et de trois semaines à distance. " La formule propose un partage de connaissances et d'expériences très utile pour s'adapter aux nouvelles réalités, car dans le domaine de la gestion, la pratique prend souvent les devants sur les connaissances ", souligne Mme Beaulieu.

Pour les polyglottes

Le MBA de gestion internationale trilingue de l'Université Laval a été repensé : on proposera cet automne une version trilingue qui exige la maîtrise des deux langues officielles et d'une troisième langue, de préférence l'espagnol, mais aussi le russe, le mandarin, le japonais ou l'arabe. L'étudiant suit sept crédits en gestion internationale dans chacune des trois langues. Le programme est assorti d'un séjour obligatoire à l'étranger. La formation vise une clientèle qui possède au moins deux ans d'expérience en milieu de travail. Les diplômés se destinent à des postes de conseillers commerciaux dans les ambassades ou encore de gestionnaires dans des multinationales. La formule intensive commence en septembre et finit en août.

Pour les experts comptables

Les étudiants qui souhaitent devenir CA sont dirigés depuis mai dernier vers le MBA en expertise comptable offert par l'Université Laval après l'obtention de leur baccalauréat en administration plutôt que vers le DESS en expertise comptable. Le programme est assorti d'un stage et de l'examen canadien requis pour accéder à la profession. Après cet examen, il ne reste qu'un seul travail, basé sur le stage en cabinet, à terminer pour obtenir leur MBA.

Pour les cadres intermédiaires

Offert depuis septembre 2008 par l'Université de Sherbrooke avec le concours de l'Ordre des comptables en management accrédités du Québec, le programme CMA-MBA s'adresse à ceux qui se destinent à travailler en comptabilité et en management, soit comme consultant, soit en entreprise. Il accueille des étudiants qui ont en moyenne 25 ans et qui sont titulaires d'un baccalauréat en comptabilité. Cette formation de 8 à 12 mois se fait en partie à temps plein et en partie à temps partiel. Elle débouche sur des postes de cadres intermédiaires qui ont acquis une vision à 360 degrés des fonctions de l'organisation, et qui sont appelés à faire le lien entre tous les services de l'entreprise, mentionne Louis Côté, directeur du programme.

Pour ceux qui souhaitent entreprendre

Créé à l'automne 2008, le MBA Sciences et génie de l'UQAM vise les jeunes diplômés qui ont une formation en sciences pures (biologie, physique, biochimie, sciences de la nature) ou en génie, et qui ont une expérience de travail de moins de trois ans. Offert à temps partiel ou à temps plein, ce programme de cinq modules s'adresse aux personnes qui souhaitent développer leurs talents d'entrepreneurs. " Cette formule vise à aider les entrepreneurs à survivre à la première année d'existence de leur entreprise et à maîtriser des enjeux importants, comme ceux de la propriété intellectuelle, des alliances stratégiques et du Web 2.0 ", souligne Robert Demarteau, directeur du programme.

Pour travailler dans les technos

Le programme de MBA exécutif spécialisé dans les technologies, qui vient de commencer à l'UQAM, propose des cours sur la gestion des transferts de technologie, la gestion stratégique de la technologie et de l'innovation, la stratégie de l'entreprise et la création d'entreprises technologiques. Offert uniquement à temps partiel sur une durée de 24 mois, l'EMBA Technologies permet de répondre aux défis spécifiques de la gestion de l'exploitation dans une entreprise orientée vers la technologie, notamment en ce qui a trait à la gestion des ressources humaines, qui doit être adaptée à des équipes formées d'ingénieurs, de scientifiques et de personnel de soutien technique.

L'UQAM prépare d'autres programmes de MBA exécutifs sectoriels sur ce modèle, qui s'orientent vers le financement d'entreprises, les services financiers, la gestion des coopératives et des organismes sans but lucratif.

Pour les cadres expérimentés

Lancé en septembre 2008, l'EMBA McGill HEC a été conçu pour des gestionnaires expérimentés qui cumulent 10 ans d'expérience en entreprise, dont au moins 5 dans des postes de gestion. Présenté comme un des plus anciens en Amérique du Nord, il permet aux participants de terminer le programme en 15 mois, tout en poursuivant leurs activités professionnelles. Les cours ont lieu généralement une fois par mois, du jeudi au dimanche, et deux modules de 7 et 10 jours en résidence s'y ajoutent. Le second module en résidence a lieu à l'étranger, soit en Amérique latine, soit en Asie. Le programme est fondé sur la théorie des managerial mindsets d'Henry Mintzberg. L'enseignement ne se fait pas par fonctions, mais au moyen de défis qui se présentent dans l'entreprise. Il encourage le partage d'expérience et la participation.

Un mini-MBA sans diplôme

Le mini-MBA développé par l'Institut Desautels de l'Université McGill s'adresse aux dirigeants expérimentés qui souhaitent améliorer leurs compétences de gestion. Il comprend six séances de troix heures les lundis soirs et deux fins de semaine de cours. En 2009, un nouveau volet, l'IMT (Integrated Management Thinking), s'est ajouté aux deux autres composantes du programme, l'Executif Development Course et l'Advanced Management Course.

" Ce volet vise à développer la pensée horizontale chez les dirigeants pour intégrer les principes du management à toutes les étapes de l'entreprise ", souligne Louis Gialloreto, directeur des programmes d'EMBA à McGill.

Il cible les vice-présidents et présidents de grandes entreprises tout comme de PME qui souhaitent retourner sur les bancs d'école avant de poursuivre, éventuellement, avec un MBA exécutif. Important : ce programme ne donne pas le diplôme de MBA.

Un MBA intermédiaire

L'école de gestion John-Molson propose depuis cet automne un nouveau diplôme de 2e cycle en administration, présenté comme un diplôme intermédiaire entre le premier et le deuxième cycle.

À la différence du MBA, ce programme ne demande pas d'expérience de travail. Il s'adresse à des étudiants qui terminent un baccalauréat dans un domaine autre que le commerce, et qui désirent obtenir, en un an, des connaissances en administration pour finir leur bac.

" Ce programme peut intéresser des étudiants qui songent à faire un MBA, mais qui ne sont pas prêts à y investir deux ans d'études ou dont la moyenne est insuffisante pour entrer au MBA ", souligne Marie-Claude Lyster, directrice associée au recrutement des étudiants.

carole.lehirez@transcontinental.ca

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