Des entreprises en quête d'économies d'énergie

Publié le 26/11/2011 à 00:00

Des entreprises en quête d'économies d'énergie

Publié le 26/11/2011 à 00:00

La métallurgie représente près de la moitié de la consommation industrielle d'électricité de la province. Mais l'industrie se retrousse les manches et entre dans l'ère de l'économie d'énergie.

C'est en 2012 que le gouvernement du Québec appliquera son règlement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mesure qui affectera directement le secteur métallurgique.

«Dès l'an prochain, nous devrons déclarer les émissions qui dépassent 25 000 tonnes. Et à partir de 2013, nous devrons payer des pénalités si nous dépassons le seuil qui nous sera imposé», résume Michel Gariépy, chef réseaux et énergie chez CEZinc et porte-parole du comité de travail sur l'énergie de la table de concertation de l'industrie métallurgique.

«C'est un dossier que nous suivons depuis les années 1990. Nous savions que ça s'en venait, donc nous nous sommes préparés en conséquence» , indique Jean Lavoie, directeur de l'environnement chez ArcelorMittal.

Des procédés améliorés

La stratégie des entreprises réside principalement dans l'amélioration de l'efficacité énergétique. Énergivore, l'industrie métallurgique représente 49 % de la consommation industrielle d'électricité au Québec et 30 % de la consommation industrielle de gaz naturel.

«Le tiers des coûts de production de nos alumineries vient de leur consommation d'énergie» , explique Nicolas Dalmau, directeur de l'énergie chez Alcoa. Ainsi, il y a cinq ans, le géant américain, propriétaire de trois alumineries sur le territoire québécois, a changé sa structure organisationnelle. «Nous avons nommé des responsables de la consommation d'énergie dans chacun de nos établissements» , indique-t-il. Après avoir recueilli des données relatives à la consommation énergétique, Alcoa a entamé les changements pour rendre ses procédés plus efficaces.

Cela s'est tout d'abord traduit par le remplacement d'équipements liés aux procédés de fusion, activité qui représente 90 % de la consommation. L'entreprise a également amélioré ses systèmes d'air comprimé qui alimente les cuves. Entre 2006 et 2010, Alcoa a ainsi amélioré son efficacité énergétique de plus de 6,5 %.

La chasse au gaspillage

Pour sa part, Xstrata Zinc s'est tout d'abord attaqué au «gaspillage énergétique» en changeant les contrôleurs de température de son hall d'électrolyse, indique Michel Gariépy. Un investissement de 50 000 $ qui lui a permis de réduire des deux tiers sa consommation d'énergie, pour des économies annuelles de près de 50 000 $ !

L'entreprise a ensuite investi près de 5 millions de dollars afin de récupérer l'hydrogène d'un producteur de chlorate de sodium de Valleyfield, Eka Chimie. Le remplacement du gaz naturel par l'hydrogène comme combustible a permis des économies substantielles et une diminution des émissions de gaz à effet de serre. Depuis le démarrage du système, en 2003, les émissions annuelles ont chuté de 50 000 à 35 000 tonnes.

«En contrepartie, une telle initiative crée une certaine dépendance. Qu'arrivera-t-il si notre partenaire décide d'utiliser l'hydrogène à d'autres fins ?» soulève-t-il.

ArcelorMittal a quant à elle remplacé son four de réchauffe. L'initiative permet des réductions annuelles de 7 000 tonnes de CO2. L'entreprise utilise également la chaleur qui émane de cheminées pour préchauffer les gaz servant au brûleur. L'objectif : réduire à la fois l'intensité énergétique, la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre.

Si le Québec peut se targuer d'être un précurseur en matière de plafonnement des émissions de gaz à effet de serre, l'initiative n'en suscite pas moins l'inquiétude dans l'industrie. «Nos principaux concurrents ne sont pas assujettis à une réglementation semblable» , rappelle Jean Lavoie. Pour l'heure, seule la Californie a mis en place une mesure similaire.

L'incertitude est en grande partie liée au prix que devront débourser les entreprises en cas d'achat de crédit de carbone. Le prix plancher pour l'émission d'une tonne de CO2 est estimé à 15 $ tandis que le prix plafond devrait pour sa part osciller de 40 à 45 $.

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