Peu de changement dans le top 10 des cabinets d'avocats au Québec en 2013. Ce qui frappe, c'est surtout la taille des cabinets, qui continue d'augmenter à mesure que se multiplient les fusions et les regroupements.
À ce titre, c'est définitivement Norton Rose (1er rang) qui retient à nouveau l'attention cette année. Son regroupement avec la firme américaine Fulbright & Jaworski L.L.P., qui entrera en vigueur en juin, en fera l'un des 10 plus gros cabinets de la planète. L'an dernier, le cabinet avait déjà uni ses forces à celles d'Ogilvy Renault pour prendre la première position concernant le nombre d'employés dans la province.
«Un gros morceau manquait à notre casse-tête : les États-Unis, note Jean Bertrand, associé directeur du bureau de Montréal. Ce marché est d'une importante capitale pour nos clients canadiens et québécois, et nous pourrons maintenant les y accompagner encore plus efficacement, dans des secteurs aussi variés que l'énergie, les ressources naturelles, les transports ou les finances.»
La tendance aux fusions et regroupements fait aussi apparaître un nouveau joueur dans le palmarès, la firme Dentons Canada. Elle réunit les anciens cabinets Salans, Fraser Milner Casgrain et SNR Denton, ce qui en fait le 11e cabinet en importance au Québec avec 232 employés, dont 38 associés. Avec près de 5 400 employés dans le monde et 79 bureaux répartis dans 52 pays, elle est toutefois une des deux plus grosses firmes actives au Québec. Seule Norton Rose joue dans la même ligue.
À l'autre bout du spectre, Cain Lamarre Casgrain Wells (8e rang) n'est actif que sur le territoire de la province, mais il le couvre au complet, grâce à 16 bureaux répartis dans les diverses régions.
Du sang neuf
Certaines firmes ont ajouté du sang neuf depuis 2012. Borden, Ladner, Gervais (7e rang) a 22 nouveaux employés, Lavery (5e rang) en a 12 et Davies Ward Phillips & Vineberg (10e rang) en a embauché 11. Mais c'est McCarthy Tétrault qui en a accueilli le plus, soit 39. La firme passe ainsi du sixième rang l'an dernier au quatrième cette année.
La plus célèbre recrue, bien sûr, est l'ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, qui a rejoint les rangs de cette dernière en janvier dernier. Selon Kim Thomassin, associée directrice du cabinet pour la région du Québec, il s'est déjà distingué dans des dossiers miniers en Afrique. «Nous avons une bonne expertise dans le droit minier, et y ajouter le réseau de relations que M. Charest a développé sur ce continent alors qu'il était premier ministre représente une grande valeur ajoutée pour nos clients», explique-t-elle.
Heenan Blaikie a beau célébrer ses 40 ans cette année, le cabinet ne semble pas traverser de crise existentielle. Fermement installée au deuxième rang du classement avec 553 employés au Québec et 123 associés, la firme a élu en début d'année un nouveau coassocié directeur national en la personne de W. Kip Daechsel, membre du cabinet depuis plus de 22 ans.
La gouvernance apporte du volume d'affaires
On retrouve un nouvel associé directeur aussi chez Lavery, Don McCarty, un ancien client du cabinet à l'époque où il travaillait chez Imperial Tobacco.
Lavery se distingue des autres firmes du haut du palmarès, puisque la quasi-totalité de ses employés et tous ses associés sont au Québec.
Selon Don McCarty, le cabinet cherche à développer des services répondant aux nouveaux besoins des clients. Il note que le droit de l'environnement, le droit minier, et surtout la gouvernance et la régie d'entreprise prennent de l'ampleur. Dans ce dernier cas, il est certain que les nouvelles lois sur l'intégrité et les nouvelles règles d'octroi de contrats publics donnent du travail aux grands cabinets d'affaires.
6
Au moins 6 des 25 plus grands cabinets du Québec comptent plus de 400 employés, 4 comportent plus de 100 associés et 11 ont plus de 1 000 employés dans le monde.
