Les taux de placement des finissants frôlent les 100 % dans les trois ordres. Le choc démographique annoncé pour 2012-2013 amènera une majorité de comptables agréés (CA), comptables généraux accrédités (CGA) et comptables en management (CMA) à quitter la pratique privée. Le Québec manquera donc de relève dans ces domaines.
Les enjeux de relève et d'accès à la profession sont très présents à l'Ordre des CMA, qui compte 7 692 membres et quelque 1 785 candidats à la profession. " Nous sommes satisfaits du niveau de recrutement, mais nous sommes encore en pénurie malgré nos efforts constants ", rapporte François Renaud, pdg de l'Ordre des CMA du Québec. " Même si la profession connaît le plus haut taux de croissance des trois groupes comptables, on ne suffit toujours pas à la demande ", ajoute-t-il.
Aspect encourageant, la réglementation sur la comptabilité publique mise en place par Québec offre la possibilité aux CGA et aux CMA d'étendre leur offre de services aux entreprises pour ainsi remédier provisoirement à la carence.
" Sur nos 8 300 membres, nous en comptons plus de 1 600 en pratique privée qui exerçaient déjà la profession, même s'il n'y avait pas de réglementation, explique Paulette Legault, présidente-directrice générale de l'Ordre des CGA. De ceux-ci, 375 sont déjà CGA auditeurs et peuvent donc signer l'ensemble des états financiers. "
Les missions se chevauchent
En raison de l'abolition du quasi- monopole que détenaient les CA en matière de comptabilité publique, la différence entre les trois ordres s'amenuise. Chacun se doit donc de faire mieux connaître ses particularités.
" Le public finit par croire que n'importe qui peut faire n'importe quoi, poursuit M. Renaud. Même si la formation de base des trois professions est grosso modo la même et que quelques cours seulement différent, chacune des professions prend une coloration distincte en entreprise ou en cabinet. "
Or, cette coloration semble aussi sur le point de s'estomper. " Nous travaillons donc à élargir la palette de stages pour permettre aux finissants de choisir un stage en cabinet hors certification ou en industrie, qui se différencie de la voie traditionnelle qu'est le stage en cabinet de certification ", explique Daniel McMahon, président de l'Ordre des CA du Québec.
Les CMA interprètent ce désir de migration des CA vers leur territoire comme une menace pour leur créneau traditionnel que sont les entreprises. Les CGA, de leur côté, semblent déjà assis sur les deux chaises.
" L'Ordre des CGA peut accréditer des stages en comptabilité publique et dans les entreprises, ce qui facilite l'accès à la profession à tous nos futurs membres ", signale Mme Legault. Sur une cohorte de 400 finissants, près de 20 % sont actuellement formés en comptabilité publique. Les autres se dirigent vers l'entreprise privée.
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