Comment acheter de l'or moins cher que son cours actuel

Publié le 12/11/2011 à 00:00

Comment acheter de l'or moins cher que son cours actuel

Publié le 12/11/2011 à 00:00

Vous pensez peut-être qu'il est trop tard pour acheter de l'or alors que le prix du métal jaune flambe depuis plusieurs années. Il existe toutefois un autre moyen de faire de l'or avec l'or : acheter les actions des producteurs de ce métal précieux. Voici pourquoi.

Il y a des aubaines dans le secteur aurifère, affirment les experts du secteur. Pourquoi ? La valeur en Bourse des producteurs d'or n'a pas suivi la flambée du prix du métal précieux au cours des dernières années et particulièrement depuis la fin de 2010. Bref, les titres des producteurs d'or sont prêts à un rattrapage notable, disent-ils.

«On peut acheter des titres de producteurs à 10 % moins cher qu'en 2010, alors que le prix de l'or a monté de près de 25 %. C'est le plus grand écart que je n'aie vu de ma carrière», a dit Kevin MacLean dans un récent commentaire aux investisseurs.

M. MacLean gère le fonds d'actions aurifères Sentry Precious Metals Growth Fund. Bien que ce fonds canadien d'un milliard de dollars (G$) soit l'un des plus performants de son secteur, son rendement n'a été que de - 12 % en 2011 et de + 1,71 % sur un an.

Autre exemple : l'iShares S&P/TSX Global Gold Index (Tor., XGD, 23,25 $) a reculé de 1,26 % depuis un an, en dépit d'un gain de 8,2 % au cours des trois derniers mois. Ce fonds négocié en Bourse (FNB) reproduit exactement l'indice aurifère mondial S&P/TSX, lequel comprend les plus importantes sociétés aurifères du monde.

Pourtant, le prix du métal jaune a frôlé les 1 900 $ US à Londres au début de septembre, ce qui représente une croissance annuelle composée de près de 18 % depuis 1999. Durant la même période, l'indice S&P 500 n'a progressé que de 0,7 % par année pendant la même période. Le prix de l'or a par la suite glissé rapidement jusqu'à 1 598 $ US (- 16 %), pour revenir au cours actuel de 1 749 $ US. Depuis le début de 2011, l'or s'est vendu en moyenne à 1 542 $ US l'once, une hausse de 26 % par rapport au cours moyen de 2010.

John Hathaway gère The Tocqueville Gold Fund (- 13 % en 2011, - 8 % sur un an, + 346 % sur 3 ans), un fonds d'actions américain de 4,5 G$ US. Il calcule que le cours actuel des titres aurifères reflète un prix de l'or de l'ordre de 1 370 $ US l'once.

Pour les investisseurs effrayés par la montée abrupte du prix de l'or, le gestionnaire estime que les actions de producteurs constituent une façon d'entrer dans le marché de l'or avec un bon escompte par rapport au cours actuel.

«C'est une seconde chance de participer au marché haussier de l'or qu'il ne faut pas manquer», soutient M. Hathaway.Selon lui, la croissance du nombre de FNB investis uniquement dans l'or est un facteur qui explique le retard boursier des titres de producteurs. Quelque 130 G$ US y sont maintenant investis.

Ces FNB permettent aux investisseurs de participer au marché de l'or sans devoir s'exposer aux risques de l'exploitation minière. En contrepartie, ils concèdent les rendements de dividende, de la croissance organique et des prises de contrôle offerts par les actions.

Le risque de l'exploitation minière

Investir dans les titres aurifères, c'est toutefois prendre un risque lié à l'exploitation minière. La récente déconfiture du titre de Mines Agnico-Eagle illustre le phénomène.

Le 19 octobre, la minière a annoncé sans avertissement la suspension indéfinie de l'exploitation de sa mine Goldex située tout près de Val-d'Or, laquelle devait produire 185 000 onces d'or en 2011.

Agnico devra réduire son actif de 170 M$ US (après impôt) à la suite de la décision et supporter des frais de réparation de 23 M$. Conséquence : les investisseurs lui ont amputé près de 1,7 G$ (- 18 %) de sa valeur boursière en une seule journée.

À Goldex, Agnico a dû mettre en place une méthode d'exploitation dite de «foudroyage en masse» pour extraire sous terre du minerai de 2,01 grammes d'or la tonne. Cette méthode exige le creusage de grandes cavités qui ont affaibli la roche de façon imprévue et ouvert des fissures par où l'eau s'est infiltrée abondamment.

Haytham Hodaly, analyste des titres aurifères chez RBC Marchés des Capitaux, a ramené son prix cible sur Agnico de 94 à 71 $ US, ce qui laisse une progression possible du titre de 53 % par rapport au cours actuel. Le profil de croissance de 20 % de la production de la société d'ici trois ans demeure intact, a fait valoir M. Hodaly.

Michale Jalonen, de Bank of America Merrill Lynch, a abaissé de 10 $ US son prix cible à 69 $ US. «Agnico demeure l'un des producteurs aux coûts d'exploitation les plus faibles de l'industrie», a souligné M. Jalonen.

L'importance de la diversification

Les malheurs d'Agnico démontrent en même temps la nécessité d'une bonne diversification des titres aurifères dans les portefeuilles afin d'atténuer ces risques d'exploitation. Pour cela, les FNB indiciels sont des outils facilement accessibles et peu coûteux en frais de gestion (moins de 0,5 %). Toutefois, sur un horizon de long terme, les rendements des gestionnaires de fonds aurifères les plus performants justifient amplement leurs frais de gestion de 2,5 % et plus. Selon la banque de données sur les fonds communs de placement du site Globe Investors, Sentry a procuré 2 % sur un an et 44 % sur trois ans (rendement moyen au 30 septembre), Fonds mondial de métaux précieux RBC, - 1 % sur un an et 34 % sur trois ans, et Fonds de métaux précieux Mackenzie Universal, 6 % sur un an et 24 % sur trois ans. Le FNB iShare, le meilleur de sa catégorie, n'a pu faire mieux que - 1 % sur un an et 14 % sur trois ans.

Cours de l'or en 2011

Variation : + 24,4 %

Source : Blommberg, prix à Londres

1 319 $ US l'once 28 janvier 2011

1 749 $ US l'once 4 novembre 2011

1 895 $ US l'once

Sommet les 5 et 6 septembre 2011

Pourquoi suivre ces données

Le coût direct d'exploitation inclut toutes les sorties de fonds au comptant, en excluant les dépenses d'investissements de long terme. Si ce coût est supérieur au prix de l'or, la mine ferme.

Le seuil de rentabilité englobe tous les coûts encourus pour extraire une once d'or.

Les réserves prouvées et probables représentent la quantité de minerai que le producteur peut extraire de façon rentable avec un degré très élevé de certitude.

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