BARREAU DU QUÉBEC La justice descend de sa tour d'ivoire

Publié le 15/01/2011 à 00:00

BARREAU DU QUÉBEC La justice descend de sa tour d'ivoire

Publié le 15/01/2011 à 00:00

Il achève le temps où le client n'était qu'un numéro et où tout le monde travaillait chacun de son côté. À partir de 2012, avec la mise en place d'un guichet unique de services juridiques par le bureau du syndic du Barreau, le client sera pris en charge à partir du moment où il aura formulé sa demande jusqu'à la fin du processus. " Nous voulons offrir un accompagnement beaucoup plus complet et soutenu au citoyen qui souhaite obtenir une information, porter plainte ou présenter une réclamation ", explique le bâtonnier du Barreau du Québec, Gilles Ouimet.

L'implantation de ce guichet se fera en deux ans. Dès cette année, les demandes seront centralisées à un même endroit. En 2012, s'y grefferont tous les services offerts par le Barreau. Annuellement, le bureau du syndic reçoit quelque 2 200 demandes. Toutes ces plaintes n'aboutissent pas devant le comité de discipline, mais leur traitement représente beaucoup de travail.

L'enjeu de la proximité passe aussi par la réduction des délais de traitement des demandes d'enquête et de conciliation. " Le public exige un service plus rapide. Notre objectif est de traiter 90 % des demandes d'enquête dans l'année ", poursuit le bâtonnier.

Enfin, pour être plus près du client, il faut aussi lui parler dans un langage qu'il comprend. L'Ordre propose ainsi d'éliminer toutes les expressions en latin qui ne disent rien au commun des mortels. Le code de déontologie a été revu afin de mieux refléter les valeurs éthiques modernes de la profession.

Justice participative

L'accès à la justice est un droit fondamental. Partant de ce principe, le Barreau vise à éduquer le public au droit, notamment par la télévision, grâce à une deuxième série d'émissions Le Droit de savoir, qui sera diffusée à l'automne.

La notion de justice participative est au coeur de la volonté d'éducation. " Cette nouvelle façon d'aborder la justice fait participer le client à la résolution de son problème. On explore avec lui les modes de règlement des conflits, soit la médiation, la conciliation et l'arbitrage. Le client doit être ouvert à cette approche pour trouver des solutions moins coûteuses. Cette façon de faire répond au besoin des gens d'être plus engagés, plus responsables, mieux informés. "

Valoriser la justice

Les révélations entendues à la commission Bastarache ont ébranlé la confiance du public vis-à-vis de l'appareil judiciaire. " La justice est un des fondements de notre société démocratique. Nous ne pouvons pas tolérer que ce pilier soit fragilisé ", dit M. Ouimet.

Le Barreau entend redorer le blason de l'appareil judiciaire. Pour commencer, il veut rappeler que personne n'est au-dessus de la loi, pas même le gouvernement. "Nous sommes un interlocuteur essentiel pour défendre des règles et des principes dans la société, surtout en situation de crise quand les allégations fusent de partout ", poursuit-il.

Enfin, le Barreau veut rappeler qu'il sert de contrepoids à l'État en matière de législation. " Nous commentons les projets de loi, nous participons aux débats de société comme ceux sur l'itinérance et les soins de fin de vie. Les gens ne savent pas que le Barreau joue aussi ce rôle, résume le bâtonnier. Il faut se faire mieux connaître. "

dossiers@transcontinental.ca

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