«Au retour de votre congé de maternité, réclamez une promotion !» - Monique Jérôme-Forget

Publié le 09/03/2013 à 00:00

«Au retour de votre congé de maternité, réclamez une promotion !» - Monique Jérôme-Forget

Publié le 09/03/2013 à 00:00

Vous voulez voir plus d'Isabelle Bettez, de Zoé Yujnovich et de Nathalie Pilon ? Sans un changement de culture au travail et de mentalités chez les femmes, cela sera bien difficile.

Eh oui ! les femmes se heurtent encore à ce foutu plafond de verre que les chercheurs arrivent de mieux en mieux à cerner.

En novembre dernier, le groupe de recherche nord-américain Catalyst a mis le doigt sur une des causes : il a constaté que les cadres masculins ont un plus grand accès aux missions critiques de l'entreprise que les cadres féminins. Son sondage révèle qu'ils disposent, en moyenne, de budgets deux fois plus élevés que les cadres féminins et gèrent des équipes trois fois plus nombreuses.

Comme l'écrit Monique Jérôme-Forget, dans Les femmes au secours de l'économie, les hommes talentueux se retrouvent plus souvent sur l'écran radar, tandis que leurs consoeurs passent inaperçues.

Mais forte de sa formation de psychologue behavioriste, Mme Jérôme-Forget s'empresse d'ajouter que, si les femmes changeaient leurs comportements de façon à s'imposer davantage, cela aiderait. «Au retour de votre congé de maternité, réclamez une promotion», suggère-t-elle.

Même si elles ne se sentent pas prêtes à assumer la pression de la double tâche ? «Oui ! Le problème est que les femmes sont trop perfectionnistes. Donnez un plus grand rôle à votre conjoint et tant pis si les mitaines ne sont pas de la même couleur que le manteau», dit-elle. Au travail, «arrêtez de vous sentir coupable si vous devez vous absenter pour vous occuper de votre famille. Les hommes ne travaillent pas plus fort que nous, je vous l'assure».

Le travail n'est pas un lieu

Du côté du patronat, la solution se nomme flexibilité. Autant Catalyst que Monique Jérôme-Forget et Anne-Marie Slaughter, auteure et professeure à l'Université Princeton, le disent.

Les changements à apporter vers une plus grande flexibilité sont fondamentaux, juge Mme Slaughter. «D'abord, il faut arrêter de penser que le travail est un lieu : c'est une fonction que l'on peut exercer à partir du bureau, ou à partir de la maison», écrit-elle dans son essai, ajoutant que l'usage d'Internet et de téléphones intelligents est essentiel à ce changement de paradigme.

Le patronat doit aussi délaisser le modèle traditionnel de cheminement de carrière, décrit comme une échelle à grimper. «Chez les femmes, les carrières ne suivent pas ce tracé, explique-t-elle. Il y a des sommets, mais aussi des plateaux et des descentes, puis des remontées.» La maternité n'est pas un manque d'ambition.

En fait, la maternité devrait être vue comme le service militaire, clame l'ancienne présidente du Conseil du Trésor. «C'est un service que l'on rend à la société.»

L'instauration de la semaine de quatre jours peut aussi aider à l'avancement des femmes.

À l'Université McGill, la chercheuse Mary Dean Lee a effectué dans les années 1990 une étude qualitative sur des projets-pilotes de semaines de quatre jours dans des firmes d'experts comptables. Ces programmes ont aidé les entreprises à recruter plus de femmes sans nuire à la productivité, estime-t-elle. Mais pourquoi n'ont-ils pas brisé le plafond de verre ? «À mon avis, il y aura toujours une majorité de femmes qui n'aspireront pas à grimper au sommet pendant qu'elles élèvent des enfants. Par choix.»

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