Impatiente et indépendante. C'est ainsi que se décrit la présidente de Mobilia, Mélanie Kau, à l'époque de ses débuts à la présidence de Mobilia, la chaîne de magasins d'ameublement fondée par son père, Hans Kau. Douze ans plus tard, elle en tire encore des leçons.
"J'étais une tornade. Je voulais que les choses arrivent, et vite. Je cherchais des résultats immédiats. J'étais jeune et je fonçais", dit-elle.
Rapidement, Mme Kau s'est aperçue que cette approche la mènerait vers un cul-de-sac. "J'ai dû me calmer les nerfs et mettre beaucoup d'eau dans mon vin. Je travaille tous les jours là-dessus."
La femme d'affaires a établi deux constats à la suite de cet apprentissage :
>Tout changement dans une organisation doit être implanté à un rythme que les employés peuvent comprendre et apprivoiser;
>La réussite passe par la capacité du dirigeant à mobiliser les gens autour de lui et à travailler en équipe.
"Je consulte beaucoup plus qu'auparavant. Les employés apprécient cela. Ils ont un rôle à jouer dans l'entreprise et sont proactifs. Avant, je pensais détenir toutes les réponses et je consultais peu", dit-elle humblement.
Les coudées franches
Mélanie Kau raconte qu'au moment de la passation des pouvoirs, son père gérait son entreprise immobilière, de sorte qu'elle avait le champ libre pour diriger Mobilia. C'était à la fois formidable, car elle pouvait faire ce qu'elle voulait, et risqué. Au fil du processus de relève, elle a apprécié la confiance témoignée par son père.
"Le peu de fois où mon père a remis en question mes décisions, il l'a fait dans le plus grand respect. Cela m'a aidée à cheminer", dit-elle.
Le parcours de Mme Kau ne la prédestinait pas au domaine des affaires. Après avoir fait une maîtrise en journalisme, elle est entrée chez Mobilia.
"Mon cheminement de carrière a été normal jusqu'au moment où mon père m'a envoyée à Toronto pour me familiariser avec un autre marché. Cette étape a été marquante dans mon objectif de devenir présidente", note celle qui a un MBA de l'Université Concordia.
