Aider les enfants victimes d'abus sexuels, la mission de la Fondation Marie-Vincent

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:06

Aider les enfants victimes d'abus sexuels, la mission de la Fondation Marie-Vincent

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:06

La Fondation Marie-Vincent ne doit son nom ni à une philanthrope célèbre, ni à une obscure sainte. Cette appellation est plutôt un hommage à toutes les petites Marie et tous les petits Vincent qui souffrent en silence.

Créé en 1975, l'organisme s'est tour à tour consacré aux enfants aux prises avec des problèmes socioaffectifs, puis à ceux qui sont victimes de maltraitance. L'année dernière, la Fondation Marie-Vincent a toutefois recentré sa mission et a fait de l'abus sexuel envers les 12 ans et moins son unique cheval de bataille.

«Nous ne minimisons pas la gravité des autres formes de violence que subissent les jeunes. Mais nous avons constaté que les besoins du côté de la violence sexuelle étaient particulièrement criants», explique Danielle Gabrielle Roy, directrice générale de la Fondation. Les chiffres, en effet, donnent froid dans le dos : au Québec, on estime que près de la moitié des victimes d'agression sexuelle ont moins de 12 ans. Et seulement en 2011, 2 301 cas de ce genre ont été signalés aux services de protection de la jeunesse.

Même s'il s'agit d'une cause qui ne laisse personne indifférent, Mme Roy affirme qu'il n'est pas toujours aisé de convaincre des bienfaiteurs de s'y associer. «D'une part, nous ne pouvons pas leur montrer concrètement ce que nous faisons de leur argent, puisque nous devons protéger l'identité des victimes. D'autre part, l'abus sexuel est un sujet encore tabou, et certaines personnes craignent d'être elles-mêmes perçues comme des victimes si elles font un don.»

Cyclo-défi et repas-bénéfice

La sollicitation est d'autant plus ardue que, depuis la crise économique de 2008, le marché de la philanthropie a beaucoup changé. «Les donateurs d'entreprise choisissent leurs causes avec parcimonie. Ils cherchent de plus en plus des partenariats gagnant- gagnant», observe Danielle Gabrielle Roy, qui évolue dans le domaine des oeuvres de charité depuis 11 ans. Pour se distinguer des autres organismes de bienfaisance, la Fondation Marie-Vincent mise sur des événements nichés, comme L'Échappée Belle, un cyclo-défi réservé aux femmes, ou le Dîner des CFO, un repas-bénéfice au cours duquel les chefs de la direction financière des plus grandes entreprises de la province mettent littéralement la main à la pâte. «Ce type de happening réunit des gens qui ont des points et des intérêts en commun. En plus d'amasser des fonds, les participants profitent donc d'une formidable occasion de réseautage. Tout le monde y trouve son compte», résume la directrice générale, qui espère récolter 1,5 M$ avec sa prochaine campagne de financement.

Assistance et recherche

Les trois quarts de cette somme serviront à financer le Centre d'expertise Marie-Vincent. Mis sur pied en 2005 par la Fondation, ce centre regroupe sous un même toit tous les services spécialisés dont les enfants abusés et leurs parents peuvent avoir besoin, tant sur le plan médical et psychologique que judiciaire. «Notre modèle novateur a été imité par d'autres organismes à l'échelle de la planète», se félicite Mme Roy.

Les recherches effectuées par la Chaire interuniversitaire Marie-Vincent sur les agressions sexuelles envers les enfants - laquelle a vu le jour en même temps que le Centre d'expertise - obtiendront quant à elles 11 % des dons. Un autre 8 % ira à la formation d'intervenants provenant des quatre coins de la province et oeuvrant auprès des jeunes victimes d'abus sexuel. Le reste sera investi dans la prévention. «Lorsque je rappelle que, au Québec, une fille sur cinq et un garçon sur dix sont agressés sexuellement avant l'âge de 18 ans, bien des gens sont surpris. Ça prouve qu'il reste encore beaucoup de travail de sensibilisation à faire», conclut Danielle Gabrielle Roy.

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