Aider à passer au vert

Publié le 20/02/2010 à 00:00

Aider à passer au vert

Publié le 20/02/2010 à 00:00

Boréalis, une PME de Magog, travaille avec Rio Tinto pour atténuer les impacts d'une mine que la multinationale veut construire en Guinée. Son mandat : produire un modèle afin de dédommager les paysans pour la perte de leurs cultures.

Jules Paquette, le président de Boréalis, offre son expertise depuis 2004 aux grandes sociétés minières. La demande pour ses services ne cesse de croître. Lancée avec un associé, l'entreprise compte aujourd'hui 40 employés.

Au cours des cinq prochaines années, elle prévoit multiplier par dix son chiffre d'affaires. " La partie normes est importante, mais notre principal argument de ventes est de montrer aux grandes multinationales que cela paie de travailler de façon respectueuse avec les collectivités. On évite des vols, des manifestations ou des plaintes qui finissent par coûter cher ", indique M. Paquette.

Aider les entreprises de l'hôtellerie

Louis-Nicolas Hamer, de la firme Eco2Max, aide pour sa part les entreprises du secteur de l'hôtellerie à mettre en place des politiques de développement durable, un marché en pleine expansion. Les certifications et les normes environnementales abondent dans le secteur de la construction. Comment s'y retrouver ? Les conseils de consultants spécialisés dans le domaine sont prisés.

Éric Faust, responsable de l'hôtel Le Président, à Sherbrooke, voulait rénover ses installations en prenant le virage vert. Un consultant l'a aidé à choisir les investissements les plus rentables pour faire baisser ses coûts énergétiques : récupérateurs de chaleur pour la piscine, hotte intelligente dans la cuisine, etc. Le million investi entraînera des économies de plusieurs dizaines de milliers de dollars par année.

" Le virage vert n'est pas seulement là pour réduire les dépenses inutiles. Il permet d'attirer une clientèle de plus en plus sensible à l'environnement ", dit M. Hamer.

Tout le monde s'engage

Les entreprises découvrent peu à peu qu'elles doivent avoir une vision globale du développement durable. Installer des bacs de recyclage ne suffit plus. C'est l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement qui doit être revu. Là aussi, les conseils d'experts s'imposent.

" On ne peut pas réfléchir tout seul aux GES, mais on peut y penser avec son transporteur routier, sa chaîne de distribution ", explique Jean Plichon, président de la firme Optim Ressources.

Devenir vert en réseau, c'est la solution mise de l'avant dans certaines collectivités. Alain Magnin, conseiller en développement durable chez Natural Step Canada, forme actuellement un groupe d'une vingtaine de PME, de municipalités et d'organismes du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour mettre en place un programme de développement durable. " Par la suite, le réseau permet aux gens d'échanger des solutions ", indique M. Magnin.

Accompagner les entreprises

Un nombre croissant d'entreprises se lancent dans l'élaboration d'un plan de développement durable, une autre manne pour les firmes de consultants.

" Les PME posent des gestes qui peuvent être considérés dans le cadre du développement durable, par exemple réduire leur consommation d'électricité. Un plan plus structuré permet de passer du ponctuel au stratégique ", dit Emmanuelle Géhin, fondatrice d'Ozone.

Afin d'aider les entreprises à s'y retrouver dans la jungle des mesures environnementales, Enviro Compétences a lancé l'automne dernier un guide d'implantation d'une politique de développement durable. " Faire des gestes pour l'environnement ne nécessite pas une structure imposante. On peut commencer par des choses toutes simples ", dit Dominique Dodier, directrice de l'organisme.

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