Le 3570, boulevard LaSalle, dans l'arrondissement de Verdun, a accueilli ses premiers occupants en juillet. Rien de bien étonnant alors que le Québec vit le festival des déménagements à cette période de l'année. Mais ce triplex neuf en fera rêver plus d'un quand ils sauront que ses occupants ne recevront jamais de factures d'Hyrdro-Québec ! " C'est une habitation avant-gardiste qui produit autant d'énergie qu'elle en consomme ", dit Cheryl Gladu, directrice des Développements ÉcoCité, qui a piloté la cons-truction de l'immeuble Le Soleil érigé à l'emplacement d'un lave-auto désaffecté.
" La première chose à faire pour créer un bâtiment à consommation énergétique nette zéro est de réduire ses besoins en énergie ", poursuit Mme Gladu.
L'équipe s'est assurée d'avoir les fenêtres et les murs les plus étanches possible. Des spécialistes ont isolé le bâtiment en appliquant une couche de polyuréthane à base de soya de sept pouces d'épaisseur. On a aussi pensé à l'emplacement des fenêtres pour un bel éclairage naturel... et pour les chauds rayons du soleil. Les trois logements sont dotés de grandes fenêtres orientées vers le sud. Les gains solaires passifs ainsi réalisés combleront une partie des besoins en chauffage. De 35 à 40 %, précise ÉcoCité.
D'autres moyens ont été adoptés pour réduire les besoins en énergie : systèmes d'éclairage et appareils électroménagers écoénergétiques, installation d'un système de ventilation procurant une climatisation gratuite lors des belles journées et utilisation de minuterie pour l'éclairage des espaces communs.
Les logements sont dotés de toilettes à double chasse d'eau (plus ou moins d'eau) alimentées par les eaux pluviales.
Production d'énergie
Une fois la consommation d'énergie du bâtiment réduite, " il est possible de lui fournir toute l'énergie dont il a besoin à partir de sources renouvelables sur place ", poursuit Mme Gladu.
Le triplex puise son énergie à diverses sources. Des pompes géothermiques extraient la chaleur du sol en hiver et la redistribuent aux habitations. En été, les systèmes utilisent la fraîcheur du sol pour les climatiser. Des capteurs solaires thermiques et un dispositif de récupération de chaleur chauffent l'eau. Enfin, les besoins en électricité du triplex sont comblés par une centaine de panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit.
Toutes ces mesures et système font en sorte que l'immeuble consommera annuellement 20 % de l'énergie que nécessiterait un triplex ordinaire. Sa contribution aux changements climatiques sera presque nulle. Aussi, les matériaux de construction utilisés sont fabriqués à partir de matières récupérées ou recyclées.
Un système de mesurage net permet à l'immeuble de s'approvisionner en énergie auprès du réseau d'Hydro-Québec quand il produit moins d'énergie qu'il n'en consomme, tandis qu'à d'autres périodes, il lui fournira ses surplus.
Le triplex, situé à deux pas de plusieurs commerces, a été pensé en fonction de ses habitants, qui pourraient aisément se passer d'une voiture. La proximité du métro et de plusieurs circuits d'autobus facilitent les transports.
Enfin, chaque propriétaire d'un logement reçoit une carte de membre du service d'autopartage Communauto et bénéficiera d'une livraison hebdomadaire de légumes biologiques.
LE SOLEIL, PRISE DEUX
À l'automne, Les Développements ÉcoCité entreprendra la construction d'une deuxième phase sur le terrain avoisinant le triplex Le Soleil. Le projet La Terre prévoit 17 unités d'habitation, notamment des lofts, des maisons et des condos de luxe d'une superficie variant de quelque 650 à 1 700 pi2. Les logements des complexes Le Soleil et La Terre, dont une dizaine sont vendus, coûtent de 160 000 à 490 000 $.
pierre.theroux@transcontinental.ca
