Sean Roosen a passé le plus clair de sa vie dans les mines. À 18 ans, il était déjà mineur dans la mine Kidd Creek à Timmins, en Ontario. Aujourd'hui, à 46 ans, le pdg d'Osisko se consacre à un projet de plus d'un milliard de dollars : une mine d'or à ciel ouvert à Malartic, près de Val-d'Or. Elle devrait produire sa première once en 2011.
Le choix, en 2004, d'exploiter la propriété aurifère Canadian Malartic était audacieux. Des mines souterraines y ont été exploitées de 1935 à 1983. Depuis, pas une once d'or n'en avait été extraite. Osisko Mining n'avait donc pas la certitude d'un gisement exploitable.
Une seule solution pour en avoir le coeur net : forer. " En exploration, il faut être optimiste ", dit le pdg. Les premiers forages révèlent des gisements valables. Mais la bonne nouvelle s'accompagne d'un hic considérable : la manne se trouve sous une partie de Malartic.
" Le plus grand risque du projet était le déplacement de cette portion de la ville ", dit cet ingénieur.
Osisko amorce la délocalisation dès 2006, et ce, avant même d'avoir obtenu le feu vert du gouvernement (à l'été 2009). Près de 85 millions de dollars (M$) ont été consacrés à la création d'un quartier résidentiel, 50 M$ à la construction de bâtiments publics, et 35 M$ à l'achat d'un broyeur.
" On était assez stressé d'attendre trois ans pour justifier ces montants auprès de nos investisseurs ", confie-t-il.
Pierre Beaudoin, Geoff Molson et bien d’autres nous parlent de leur audace.
