Teralys et sa bande: difficile à croire qu'ils financeront le prochain Foursquare!

Publié le 26/03/2010 à 11:05

Teralys et sa bande: difficile à croire qu'ils financeront le prochain Foursquare!

Publié le 26/03/2010 à 11:05

Par Alain McKenna

Blogue. Si on se fie aux propos tenus hier par les gens du mégafonds Teralys, et des trois fonds d'amorçage mis en place pour aider à créer de nouvelles entreprises technos au Québec (AmorChem, FounderFuel et Cycle-C3E), je pense qu'on peut déjà remiser les ambitions de voir le Québec créer le prochain Facebook. Ou Tesla Motors.

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Hier avait lieu, au chic, mais vieillot Club St-James, le dernier volet de Capital Innovation 2010, un événement organisé par le bras techno de Montréal International. Les deux conférenciers étaient Ian Sobieski, directeur général de Band of Angels, le plus vieux réseau d'anges investisseurs de la Silicon Valley, et Jacques Bernier, directeur du fonds de fonds Teralys, qui est apparemment le plus important fonds du genre en Amrérique du Nord, avec son enveloppe totale de 1,3 milliard de dollars.

Leur message était limpide : les investisseurs en capital-risque de tout acabit n'ont plus les moyens de rêver au prochain Google, ou au prochain Yahoo!. Ils veulent des projets nécessitant de petits investissements, avec un rendement rapide, mais modeste, avec une sortie tout aussi rapide dès les premiers profits.

Juste avant la conférence, M. Sobieski expliquait en entrevue qu'il est préférable pour un entrepreneur de viser bas, pour conserver intacte la passion qu'il a pour son projet. « C'est mieux d'essayer de fabriquer une meilleure souricière, plutôt que de développer une toute nouvelle gamme de pesticides », a-t-il imagé, un peu métaphoriquement.

C'est le même genre de message que nous sert le Canadien de Montréal depuis une décennie, quand il dit qu'il vise à faire les séries, alors qu'il pourrait viser la coupe Stanley. Réaliste, mais en même temps, un peu décevant.

Sur scène au St-James, le même message a été repris par les responsables des trois fonds d'amorçage.

Remarquez, c'est un peu normal : les premiers investisseurs dans une startup sont très souvent des « anges », qui prêtent une petite somme surtout dans l'espoir de voir l'entrepreneur s'établir, eh non pas dans l'espoir de voir naître le prochain Apple. Un investisseur de plus grande envergure pourra prendre le relais si le potentiel est toujours là par la suite.

Mais ce qui est tout à fait logique du point de vue des investisseurs ne l'est pas nécessairement de celui des entrepreneurs. Par exemple : Foursquare. J'en ai déjà parlé. Hé bien l'enthousiasme qui transpire de mon billet sur Foursquare n'est pas unique : au moins trois investisseurs américains se battent, aujourd'hui, pour avoir une part importante dans la prochaine ronde de financement de la startup new-yorkaise.

Cette seule surenchère pourrait faire passer la valeur de Foursquare de 50 à 80 millions de dollars US.

Ce n'est pas à Montréal qu'on verrait ça. Surtout que dans la salle, hier, personne ne semblait même au courant de l'existence d'une application comme Foursquare. Il y avait bien Ben Yoskovitz, fondateur de Standoutjobs.com, mais Ben n'est pas (encore) un ange investisseur.

Est-ce que ces gens seront capables d'identifier le prochain Facebook, si jamais il leur passe sous le nez? Et auront-ils l'audace de le soutenir jusqu'à son éclosion?

Espérons qu'ils n'ont pas oublié de rêver un peu et qu'ils ne laisseront pas la simple brutalité financière les limiter dans leurs actions. Après tout, c'est ça, du risque, c'est aussi une part de rêve. Et c'est en plein ce qu'ils auront à gérer, neuf fois sur dix.

Sinon, comme le dirait Jacques Bernier, les Walmart et les ressources naturelles auront effectivement vaincu notre capacité à innover.

 

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