Je vous le donne en mille : le prochain phénomène branché sur Internet mêlera géolocalisation, messagerie instantanée et réseautage social. Et il s'appellera Foursquare.
Ce n'est pas fortuit : Foursquare utilise le réseau de contacts qu'on possède déjà sur Twitter, et y ajoute une fonction de géolocalisation permettant de signaler à tous où on se situe (comme à l'hôtel, on « s'enregistre » à un endroit précis, comme au Palais des Congrès, au Centre Bell, ou ailleurs). On peut aussi repérer ses contacts via un carnet d'adresses, ou individuellement, par leur nom ou numéro de téléphone.
Lancé plus tôt cette année à l'occasion d'un événement annuel appelé South by Southwest (SXSW, un mélange éclectique d'avant-garde culturelle et techno, en quelque sorte), Foursquare a rapidement conquis le « Tout-Silicon Valley », si vous me passez l'expression. Le service mobile (puisqu'on s'en sert pour suivre ses déplacements en temps réel) fonctionne à Montréal depuis la mi-octobre.
Pour la petite histoire, Foursquare fonctionne aussi à Vancouver, Toronto, San Francisco, New York, Los Angeles, Atlanta, Chicago et San Diego, entre autres.
À Montréal, le phénomène n'a pas encore dépassé les limites du très petit royaume des adopteurs précoces et autres übergeeks (charmante expression!). Du genre de ceux qui doivent trouver Twitter un peu trop « grand public » à leur goût…
Pour le moment, 80 % des utilisateurs de Foursquare s'en servent sur leur iPhone, mais on peut le faire sur un téléphone Android, sur un Blackberry ou à même le site Web. Ça peut sembler marginal en ce moment, mais on rigolait bien à propos de Twitter il y a deux ans. Qu'est-ce que Twitter sinon une version Web du SMS?
Ça ne nous empêche pas de déceler dans Foursquare les éléments gagnants qui pourraient en faire le prochain Twitter (sans parler de l'absence d'un modèle d'affaires quelconque) : géolocalisation, réseautage et mobilité sont des thèmes très au goût du jour. Que le service soit gratuit tombe évidemment sous le sens.
Le fait que l'information qu'on y publie se limite au cercle des contacts qu'on approuve soi-même ajoute un certain niveau de contrôle nécessaire à une telle application. Mais à l'inverse, une application qui permet de savoir si certains de nos contacts se trouvent au resto où a lieu un important 5 à 7, par exemple, plaira à plusieurs.
On a tous souhaité au moins une fois posséder une telle application : quand on s'emmerde dans une conférence, une soirée ou un événement mondain et qu'on découvre soudainement que certaines de nos connaissances s'y trouvent, c'est toujours agréable.
Sur papier, Foursquare n'est pas tellement différent d'un Brightkite — un croisement entre Twitter, un GPS et Google Maps. Mais en pratique, c'est un peu plus près de Facebook. Ajoutez à cela le pointage accumulé au fil de l'utilisation, qui permet de se situer dans le palmarès des plus grands utilisateurs de Foursquare dans sa ville ou ailleurs, et vous venez d'accrocher une génération d'ados qui ne demandait que ça.
Selon la logique tordue du Web 2.0, aussi bien dire que Foursquare est le prochain gros hit du Web 2.0 qui n'attend qu'à se faire connaître… À moins que Biz Stone, un des cofondateurs de Twitter, le rachète, tout simplement!
