Blogue. Un article de Kathleen Lévesque dans Le Devoir de ce matin évoque la mise sur pied d'un nouveau groupe de travail, dont le mandat sera de nettoyer à la fois la fiscalité et la gouvernance de la ville de Montréal, ainsi que de sa région. Ah, et de trouver du même coup une solution à l'essoufflement économique qui en découle. Un peu plus et on leur demande de régler les problèmes du Canadien en supériorité numérique…

On a mandaté sept experts en administration publique, cinq d'entre eux étant d'anciens hauts fonctionnaires. Dans le groupe, on retrouve une personnalité du secteur des technos, soit Claude Séguin, un VP de CGI qui, à une certaine époque du moins, ne jurait que par l'impartition en Chine.

Il y aura certainement d'excellentes recommandations apportées par le comité. Je n'aborderai pas la question de gouvernance, mais sur le plan strictement économique, voire fiscal, il existe une avenue évidente, mais peu connue, que Montréal pourrait adopter : passer à la fibre optique.

La fibre optique a mis certaines régions de la France aux avant-postes d'Internet. Les consommateurs français, et surtout, les entreprises françaises, ont droit à trois ou quatre fournisseurs d'accès différents se livrant une guerre de prix et offrant un accès au grand réseau, dont le débit est plusieurs fois supérieur à celui du meilleur service corporatif des fournisseurs d'accès locaux.

Montréal pourrait, plus simplement, brancher graduellement le centre-ville à la fibre optique, un réseau appartenant à la Ville, et louer la bande passante à des fournisseurs qui se chargeront de facturer l'accès à leurs clients. Comme la ville est propriétaire du réseau, une partie des revenus qu'il génère lui reviendrait, créant une nouvelle entrée d'argent pour la métropole qui ne serait pas le fruit d'une nouvelle taxe.

En même temps, elle se situerait à la fine pointe d'une technologie qui sera la norme dans cinq ou dix ans tout au plus, partout en Amérique du Nord : Obama a un très gros projet de fibre optique dans ses cartons, et avec des conseillers provenant d'entreprises comme Google, ne doutez pas que ça va venir vite.

Mais on le sait, Montréal est déjà empêtrée dans les fils téléphoniques de Telus, pour son propre réseau de téléphones de bureau. Alors, dérouler un réseau de fibre optique sur son territoire, ou même seulement dans quelques quartiers choisis?

Bon. Souhaitons tout de même bonne chance à ce groupe de sages qui devront passer le balai dans tout ça.