Un autocar de luxe utilisé cette semaine par le président américain Barack Obama et construit en partie par une entreprise québécoise crée une controverse au sein de la droite américaine.

Le populaire tabloïd New York Post critique mercredi le président parce qu'il utilise un véhicule construit au Canada pour sa tournée du pays consacrée à la reprise économique et la relance de l'emploi aux États-Unis.

La compagnie québécoise Prévost dit être au courant de l'article du Post, mais ne désire pas commenter l'affaire. Steve Ziegler, directeur du développement des affaires pour Prévost, a précisé mercredi que la société a seulement fabriqué la carrosserie de l'autocar.

L'intérieur a été réalisé en grande partie par une compagnie du Tennessee et les services secrets américains, qui ont commandé le véhicule et y ont ajouté leurs touches finales.

Le Post écrit que l'autocar a été modifié pour transporter tout ce dont le président américain peut avoir besoin, dont les codes de lancement de l'arsenal nucléaire.

Le fabricant québécois d'autocars n'a toutefois rien à voir avec cet aménagement. Selon M. Ziegler, la compagnie Prévost ne fait que construire des carrosseries, et ne sait pas toujours qui sera l'utilisateur final. Il ajoute d'ailleurs qu'il n'est pas vraiment autorisé à en parler, puisque ce sont les services secrets qui ont commandé le véhicule.

Le modèle VIP H3-45 de Prévost est souvent utilisé par des stars du rock en tournée. Le mastodonte de couleur noire, aux vitres teintées, a attiré l'attention en raison de son apparence.

Le véhicule, qui a coûté 1,1 million $, est l'un des deux autocars commandés par les services secrets. Il sera aussi utilisé lors de la prochaine élection présidentielle. Les services secrets louaient auparavant les autocars présidentiels et les reconfiguraient selon leurs besoins particuliers.

Le président Obama a amorcé lundi une tournée de trois jours dans le Midwest, qui devait le mener en Iowa, au Minnesota et dans l'Illinois. La Maison-Blanche a décrit sa sortie comme une "tournée d'écoute" visant à discuter de l'emploi et de l'impact des politiques économiques fédérales sur les Américains durement touchés par la récession.

Mais Barack Obama ne fait pas qu'écouter durant sa tournée: il accuse directement les républicains du Congrès d'avoir saboté les efforts de la Maison-Blanche et des démocrates pour relancer l'économie.