Pénurie: même le multimédia écope

Publié le 13/05/2010 à 15:08, mis à jour le 08/10/2013 à 06:47

Pénurie: même le multimédia écope

Publié le 13/05/2010 à 15:08, mis à jour le 08/10/2013 à 06:47

Tendance, sexy, ludique... L'industrie du multimédia ne souffre pas des mêmes maux que celle des pâtes et papiers, de la foresterie ou des mines, victimes tant de leur mauvaise image que des mauvaises nouvelles qui les accablent…

Reste que dans ce secteur d’avenir, il n'y a pas de surplus de main-d'œuvre, loin s'en faut. Le nombre d'inscriptions aux différents programmes collégiaux et universitaires a même légèrement décliné au cours des dernières années.

Il y a quelques semaines, Yannis Mallat, le pdg d'Ubisoft, principal acteur de l’industrie du jeu vidéo, s'inquiétait de l’arrivée à Montréal de trois nouveaux studios (Funcom, THQ et Warner Brothers Interactive). Ils risquent de rompre le fragile équilibre entre l’offre et la demande, au moment même où Ubisoft veut faire passer sa main-d’œuvre de 2 300 à 3 000 employés au Québec.

Nous en discutons avec Francis Baillet, vice-président, Ressources humaines, d’Ubisoft.

 Les Affaires – Quelles sont les conséquences de l’arrivée de trois nouveaux acteurs, et pas les moindres, pour Ubisoft ?

Francis Baillet – C’est certainement inquiétant. Il y a déjà une rareté des ressources et ces studios seront en demande pour les mêmes personnes. Il faut en être conscient. Cette main-d’œuvre qualifiée sera très sollicitée. L’équilibre entre l’offre et la demande est précaire.

 L.A. – Quelle est votre stratégie ?

F.B. – On ne reste pas les bras croisés. Ubisoft offre de bons salaires, de belles occasions d’emplois.

Nous avons décidé de mettre l’accent sur nos employés les plus expérimentés. Nous comblons nos besoins chez les jeunes employés. Par contre, l’équilibre est plus fragile chez ceux qui ont de cinq à dix ans d’expérience. Ils sont très sollicités car parce qu’ils sont moins nombreux sur le marché. Quand vous regardez la pyramide des âges de l’industrie des jeux vidéos, il n’y a pas beaucoup de monde au sommet. D’où l’intérêt de mettre en place des programmes qui leur sont adressés pour les fidéliser. Et également pour pousser vers le sommet ceux qui ne sont plus juniors, mais pas encore séniors. Pour cela, nous développons le coaching, le mentorat et la formation continue.

Les jeux vidéos évoluent très vite. Nous avons créé Direction métier, un programme de développement qui regroupe des employés de tous nos secteurs d’activités : des gens en audio, en animation, des designers, des graphistes, des scénaristes et des gestionnaires. Ils identifient les enjeux et les besoins de formation dans leur secteur et ils vont chercher l’expertise et les compétences nécessaires, que ce soit ici, ou à la réputée École Gnomon, d’Hollywood. Le tiers de cette formation a lieu en ligne, le reste en classe.

L.A. – Vous avez aussi votre propre école de formation, le Campus Ubisoft…

F.B. – Oui, on y forme une centaine de gradués par année, qui obtiennent une attestation d’études collégiales en animation. On a senti le besoin d’avoir notre propre campus il y a cinq ans, car il y avait un manque sur le marché. Depuis, d’autres écoles ont ouvert leurs portes.

Pour nous, investir dans la formation est très important. C’est la seule façon de faire grandir l’entreprise, et Ubisoft a la ferme intention de continuer à se développer. 

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