Photo : Bloomberg
«Demander 50$ pour déverrouiller un téléphone cellulaire, c’est trop cher, déplore Anthony Hémond, avocat et analyste des politiques et réglementation en matière de télécommunications de l’Union des consommateurs. Effectuer cette opération ne coûte pratiquement rien, affirme M. Hémond. Ça ne requiert aucune technologie particulière.»
M. Hémond réagissait à l’annonce de Telus, qui, à partir de la semaine prochaine, offrira à ses abonnés la possibilité de déverrouiller leur téléphone cellulaire en échange de 50 $. Le client doit avoir signé son contrat depuis au mois 90 jours.
Dans un téléphone cellulaire, la carte SIM est la puce qui mémorise les informations d’un abonné d’un réseau sans fil et qui permet le branchement de son appareil au réseau d’une entreprise de télécommunication. Auparavant, les clients de Telus ne pouvaient pas enlever la carte SIM pour mettre celle d’un autre fournisseur. Autrement dit, ils ne pouvaient pas connecter leur téléphone à un autre réseau.
Pour Marie-Christine d’Amours, directrice générale, Marketing et Projets spéciaux de Telus, l’annonce de lundi démontre «le désir de Telus d’améliorer les services qu’elle offre à ses clients en leur donnant davantage de clarté et de flexibilité».
Pour voyager
L’offre permettra aux abonnés qui voyagent de déverrouiller leur téléphone pour se brancher au réseau d’une entreprise étrangère. À leur retour, les clients pourront réinstaller leur première carte SIM et réutiliser les services de Telus. Les abonnés devront toutefois continuer de payer leur mensualité pendant la période où ils ne sont pas branchés.
Selon Mme D’Amours, il y a un marché pour les utilisateurs qui veulent utiliser leur téléphone dans deux pays différents. «Nous ne dévoilons pas nos prévisions, mais il y a des consommateurs qui pourraient être intéressés par ce service. Par exemple, selon une étude publiée par la Banque de Montréal en décembre, 46% des Canadiens souhaitent prendre des vacances cet hiver.»
Bien qu’il critique les frais exigés, M. Hémond croit que l’annonce de Telus est un pas dans la bonne direction. Il voit en cette annonce les résultats du projet de loi déposé par un député du NPD pour exiger des entreprises de télécommunications qu’elles offrent le déverrouillage de leurs appareils. «Ils ont pris peur», croit M. Hémond.
Mme D’Amours se défend d’avoir cédé à la pression de la concurrence ou des élus. L’initiative de Telus s’inscrit dans une série de mesures déployées en vue d’améliorer les services offerts aux clients, affirme-t-elle. D’ailleurs, l’entreprise de Vancouver a annulé dernièrement les frais à débourser pour l’accès au réseau et le service 911.
Telus n’est pas la seule entreprise à offrir le service de déverrouillage. Rogers le fait depuis novembre dernier pour un montant de 50$. Ses abonnés doivent toutefois avoir terminé leur contrat. En échange d’un montant de 75$, Bell déverrouille ses téléphones, à l’exception du iPhone et des clés Turbo. Vidéotron, quant à elle, ne déverrouille pas ses appareils.
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