Sans mesure, pas de résultat

Publié le 26/02/2009 à 14:39

Sans mesure, pas de résultat

Publié le 26/02/2009 à 14:39

Entrevue avec Robert Gandossy. Investir dans le leadership est un gaspillage si on ne mesure par l'efficacité des programmes de développement.

À quoi bon investir dans des programmes de leadership si on ne mesure pas leur efficacité ? C'est le rappel que fait Robert Gandossy, chef de la pratique de consultation en matière de leadership chez Hewitt Associates. Le journal Les Affaires a discuté avec l'auteur du livre blanc Can you measure leadership? afin de savoir pourquoi il est si important de mesurer le leadership.

Journal Les Affaires - Pouvons-nous réellement mesurer le leadership ?
Robert Gandossy - Oui, c'est certain, mais peu d'entreprises le font réellement. Nous mettons en place des méthodes de mesure robustes pour les états financiers, mais rarement pour évaluer le rendement des leaders. Lorsqu'on pense aux sommes astronomiques qui sont investies dans les programmes de leadership, c'est presque irresponsable. C'est pourtant crucial de savoir si le programme répond aux exigences et, pour le leader, de voir ses progrès. Mais ce n'est pas aussi simple qu'une évaluation.

JLA - Alors pourquoi si peu d'entreprises mesurent-elle l'efficacité de leurs leaders ?
R.B. - C'est la question à un million de dollars. Je crois qu'il y a très peu de pression pour mesurer le leadership; or, sans pression, on ne se sent pas obligé de le faire. Je pense aussi que mesurer le leadership est perçu comme une menace dans plusieurs organisations, car cela oblige parfois à revoir les programmes, à modifier les processus, voire à changer de leader. Enfin, plusieurs entreprises croient qu'elles ne peuvent pas mesurer l'efficacité du leadership, alors elles ne prennent pas la peine de le faire.

JLA - Quelles sont les méthodes pour mesurer le leadership ?
R.B. - Il n'y a pas de formule magique. Nous travaillons sur une standardisation des mé-thodes, mais pour l'instant, il n'en existe pas. Il faut donc adapter celles qui existent aux besoins. L'évaluation 360 degrés en est une, mais elle ne devrait pas être utilisée seule. Ma collègue Robin Guarnieri et moi avons élaboré une approche nommée The holistic view. Elle sert à illustrer l'importance qu'ont quatre groupes - les gestionnaires, les leaders naturels, la direction et les ressources humaines - dans la mesure du leadership. Ils ont chacun un rôle important à jouer et des questions pertinentes à se poser.

JLA - Quelles questions ?
R.B. - Les gestionnaires devraient se demander quelles sont les capacités de leadership de leur équipe. Les leaders naturels, qui
peuvent aussi être des gestionnaires, et vice-versa, doivent s'interroger sur leur rendement en tant que leaders. La direction, elle, doit se demander si elle a les bons leaders pour atteindre ses objectifs à court et à long termes. Quant au service des ressources humaines, il doit trouver comment rechercher des gens de talent et implanter des programmes de développement qui ajoutent de la valeur à l'organisation. C'est une méthode efficace et qui ne coûte pas cher.

Citation :
« Je crois qu'il y a très peu de pression pour mesurer le leadership et sans pression, on ne se sent pas obligé de le faire », croit Robert Gandossy.

CV
Nom : Robert Gandossy
Âge : 57 ans
Titre : Chef de la pratique de consultation en matière de leadership
Entreprise : Hewitt Associates
Il est l'auteur de six livres, dont Workforce Wake-Up Call, Leadership and Governance from the Inside Out et Leading the Way.

Cet article a été publié dans le journal Les Affaires le 28 février 2008. 

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