Afin de favoriser le développement de leaders et d'une culture du leadership dans toute l'entreprise, il est essentiel de responsabiliser les gestionnaires à tous les échelons.
Dans son livre Leaders at All Levels, Ram Charan souligne que trop peu de leaders sont prêts à prendre la relève, et qu'ils sont trop nombreux à échouer une fois arrivés au sommet. Des problèmes qui, selon lui, sont dus au manque de préparation des jeunes leaders.
L'auteur de renommée mondiale apporte sa solution, qu'il appelle Apprenticeship, un modèle d'apprentissage qui encourage les leaders de tous les niveaux non seulement à développer leurs capacités de leadership, mais aussi à jouer un rôle dans le développement des autres leaders et l'identification des leaders en puissance.
Un mécanisme de détection
Pour Frédéric Michel, président de la Jeune Chambre de commerce de Montréal et directeur principal pour KPMG services-conseils en gestion des risques, il n'est pas nécessaire d'appliquer un programme coûteux ou complexe pour mettre en pratique ce modèle. Il s'agit que la reconnaissance des leaders devienne une pratique courante dans l'entreprise.
" Il faut appliquer ce mécanisme de détection et de gestion du talent à chaque niveau, ne pas se limiter à la direction ", explique M. Michel. Selon lui, une culture de responsabilisation du leadership permet de déceler les employés de talent et de reconnaître leurs capacités à développer les compétences du leadership. Une condition essentielle pour avoir une relève prête à faire face aux défis à venir.
Devons-nous alors étendre nos efforts de responsabilisation du leadership à l'ensemble de l'organisation ? Oui, c'est la meilleure façon de procéder, croit Dave Ulrich, professeur à l'École de gestion Ross de l'Université du Michigan et cofondateur et associé du groupe RBL, une firme de consultation en ressources humaines et en leadership. Le leadership à chaque niveau contribue au succès de l'entreprise, croit M. Ulrich. Il devrait donc y avoir une répartition égale des programmes de leadership et de responsabilisation à tous les échelons, dit-il. Aucun groupe ne devrait être favorisé.
Les activités paraprofessionnelles
Un élément important, mais pas essentiel, au leadership à tous les niveaux est la participation d'un individu au sein d'une association professionnelle ou d'un organisme, selon Frédéric Michel. Elle permet à la personne de prendre de l'assurance, de développer des compétences en leadership et d'améliorer ses capacités de communication.
M. Michel consacre près de 30 heures par semaine à la Jeune Chambre de commerce de Montréal en plus de son travail chez KPMG. Pour lui, ce mandat d'un an est une source inépuisable d'apprentissage et une chance incroyable d'établir des contacts. Il y prêche pour la responsabilisation. Les entreprises, estime-t-il, devraient valoriser l'engagement de leurs employés dans ce genre d'activités, car ce sont des expériences riches et intenses qui permettent l'épanouissement de jeunes leaders.
Cet article a été publié dans le journal Les Affaires le 7 mars 2009.
