Quatre conseils pour contrôler les coûts

Publié le 24/01/2009 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:39

Quatre conseils pour contrôler les coûts

Publié le 24/01/2009 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:39

Par François Rochon

Les soins de santé et l'assurance invalidité constituent les deux principaux éléments qui entraînent la hausse des coûts, rappelle Alain Robillard, conseiller principal en assurance collective chez Mercer.

"L'assurance vie, l'assurance maladie, les soins dentaires et l'assurance invalidité représentent environ 8 % de la masse salariale d'une entreprise. Il y a une quinzaine d'années, ils n'en constituaient que 1 %", précise-t-il.

1 Réduire la générosité des régimes

Le premier réflexe des gestionnaires est souvent de réduire la générosité de leur régime, fait remarquer M. Robillard. Mais cela ne résoudra pas tous les problèmes.

"En plus de réduire les protections, il demeure possible pour les employeurs d'abaisser leur niveau de contribution au régime d'assurance collective. Cela ne représente toutefois pas une tendance marquée pour l'instant. Par contre, il ne serait pas surprenant que de plus en plus d'entreprises optent pour cette voie, compte tenu du contexte économique", fait valoir Carl Laflamme, vice-président, ventes et marketing, assurance collective, chez SSQ Groupe financier.

Par exemple, un employeur peut ramener à 80 % le taux de remboursement des frais d'assurance maladie, alors qu'il est généralement de 90 %. Il peut aussi fixer un maximum annuel total (800 ou 1 000 $) pour le remboursement de soins paramédicaux (acupuncteur, ostéopathe, chiropraticien et autres).

Mais attention, ces méthodes permettent de réduire les coûts, pas de les contrôler. "Un régime d'assurance collective est souvent vu comme un buffet, lance M. Robillard, avec humour. Les coûts continueront à augmenter même si on réduit la générosité du régime. Il faut plutôt s'attaquer au comportement des assurés."

"En matière de contrôle des coûts, il faut éviter d'espérer des résultats à court terme", ajoute M. Laflamme.

2 Diminuer la protection offerte aux retraités

Depuis longtemps, les assurances vie, maladie et soins dentaires continuaient d'être offertes aux employés qui partaient à la retraite. Cela est de moins en moins le cas, poursuit Alain Robillard.

Le numéro de mai 2008 du magazine Avantages rapporte qu'en 1988, 66 % des employeurs canadiens offraient des protections aux nouveaux retraités. En 2006, ils n'étaient plus que 19 % à le faire.

La firme Mercer recommande aux employeurs tentés par cette voie de prévoir une période de transition de 18 à 24 mois et de bien en informer les employés à l'avance.

"Ce changement n'est pas rétroactif. Il ne peut donc pas s'appliquer à ceux qui sont déjà à la retraite", tient-il à préciser.

Sans mettre fin aux protections offertes aux retraités, l'employeur peut choisir d'en réduire les couvertures, comme cela peut se faire pour les employés actifs.

3 Magasiner le prix des médicaments

En raison du vieillissement de la population et du développement de nouveaux produits, l'utilisation des médicaments croît constamment de quelque 8 % par année, selon Aon Conseil.

Comme le prix des médicaments varie d'une pharmacie à l'autre, il peut s'avérer judicieux de les comparer, surtout pour ceux qui doivent être pris régulièrement, comme les médicaments pour l'hypertension ou le cholestérol, conseille Jacques Hébert, vice-président d'Aon.

Les participants à un régime d'assurance collective peuvent aussi demander à leur médecin de prescrire le médicament le moins cher, quand c'est possible. "En agissant de la sorte, on peut obtenir des économies variant de 5 à 10 % par année, sans même changer la structure du régime", avance cet expert.

Comme ces informations ne sont pas connues de tous et qu'il s'agit d'un changement de mentalités, le gestionnaire avisé aura prévu de mener une vaste campagne de sensibilisation auprès des employés.

4 Mettre en place un programme de santé

La stratégie gagnante à long terme sera toutefois la mise en place de programmes de santé dans les entreprises, disent tous les spécialistes. Ces programmes couvrent normalement la gestion du stress, la bonne nutrition et les saines habitudes de vie.

"Avec de tels programmes, les employeurs s'attaquent à la base même du contrôle des coûts", croit M. Hébert.

"Il est primordial que les entreprises investissent dans la santé et le mieux-être de leurs employés. Je ne peux comprendre que des employeurs en doutent encore. C'est incontournable", affirme Carl Laflamme, de SSQ.

dossiers@transcontinental.ca

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