«Mais où sont les leaders?»

Publié le 10/02/2022 à 11:00

«Mais où sont les leaders?»

Publié le 10/02/2022 à 11:00

Par Olivier Schmouker

Leader, un rôle plus ardu qu'on ne l'imagine... (Photo: 123RF)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Je ne comprends pas. J’ai rencontré individuellement deux membres talentueux de mon équipe pour les inviter à faire preuve de leadership en prenant en main un dossier important (il faut absolument que le client signe), et chacun a décliné. Leurs justifications étaient floues: en gros, ils craignaient que ce dossier n’ait un impact négatif sur leur carrière. Comment trouver un vrai leader au sein de mon équipe?» – William

R. — Cher William, assumer le rôle de leader n’est jamais chose aisée, surtout lorsqu’on a peu d’expérience en la matière. C’est ce qui ressort d’une étude intitulée «The risky side of leadership» qui a été publiée en 2020 dans la revue Organization Science. Pilotée par Chen Zang, professeure de leadership et de gestion organisationnelle à l’École d’économie et de management de l’Université Tsinghua, à Beijing (Chine), cette étude montre en effet que devenir le leader d’une équipe peut faire envie, mais que la crainte surpasse souvent l’envie. À un point tel qu’il arrive que les personnes concernées en arrivent à dire «non» à une mission dont elles auraient la responsabilité.

Selon les expériences, entretiens et sondages menés par l’équipe de chercheurs de Chen Zang, il y aurait trois types de crainte plus fréquents que les autres.

 

Peur de se fâcher avec les collègues

La crainte la plus souvent ressentie est de voir les relations avec les autres se détériorer. Car devenir le leader, ça peut signifier donner des ordres aux autres ou encore contrôler le travail effectué par ses collègues. Par la suite, ça peut amener à passer d’une relation d’amitié à une relation d’autorité.

 

Peur de nuire à son image professionnelle

Une autre crainte concerne le regard que les autres peuvent porter sur le nouveau leader. Du jour au lendemain, on risque fort de devenir le «boss», l’«ambitieux», ou encore le «monsieur “Je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde”». Cela peut suffire pour qu’une personne talentueuse refuse de diriger les autres.

 

Peur de subir les foudres de la haute direction

Une autre crainte est de devoir porter le chapeau en cas d’échec collectif, de subir des reproches de la part de la haute direction et de voir leur carrière en pâtir.

Résultat? Pour permettre à des employés de déployer leur plein potentiel en matière de leadership, il convient de les aider à surmonter leurs craintes. Ce qui peut se faire à l’aide de deux astuces, révèle l’étude:

– Agir en coach. Le patron qui invite un membre de son équipe à assumer davantage de responsabilités se doit d’agir en coach avec lui. C’est-à-dire qu’il lui faut comprendre, conseiller et soutenir.

Comprendre signifie faire preuve d’empathie, en ayant notamment conscience qu’il s’agit d’une grande première pour le nouveau leader. Ce qui va, bien entendu, avec son lot d’appréhensions.

Conseiller signifie qu’il faut se montrer disponible au moindre signe d’hésitation ou d’inquiétude de la part du nouveau leader et, au besoin, offrir ses lumières, voire un coup de pouce.

Soutenir signifie donner d’emblée toutes les ressources nécessaires pour que le nouveau leader atteigne les objectifs qui lui ont été fixés.

– Agir en paravent. Le patron doit protéger le leader en devenir. Par exemple, il lui faut intervenir en cas de chicane au sein de l’équipe dirigée par le nouveau leader, en particulier si la pierre d’achoppement concerne la personne-même du nouveau leader. Idem en cas de récriminations de la part d’un haut dirigeant, il se doit de voler à son secours et de montrer à tous qu’il le soutiendra toujours, contre vents et marées.

Par conséquent, mon cher William, je pense que vous gagneriez à présenter la mission autrement. Car indiquer que les attentes sont grandes revient à mettre une pression de fou sur celui qui est prêt à se lancer et à dire «oui». Ça avive les craintes. Ça pousse à fuir.

Mieux vaudrait, je pense, présenter la mission avec précision et clarté, sans mettre démesurément l’accent sur les enjeux. Et surtout, souligner votre propre rôle dans l’opération: votre volonté d’agir en coach et en paravent. Ainsi mis en confiance, je suis convaincu que votre prochain candidat dira plus facilement «oui» que les autres.

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